Potes'Circus

Des équilibres instables, à chacun son rythme
Des équilibres instables, à chacun son rythme

.Au Pop Circus, à Auch, se produisait, le jeudi 6 juin 2013, les Potes'Circus de 9 copains fous de cirque et de bonne humeur.

 

En effet, les élèves de la seconde option cirque du lycée Le Garros présentaient leur spectacle de fin d'année. Ils étaient neuf, jeunes, souriants, élégants, agiles, dotés de fantaisie et d'un grain de folie. Amélie, Charlotte, Emmanuelle, Julie, Nadège, Baptiste, Matiya, Sylvain et Tao ont, pendant une heure, étonné et enthousiasmé le public.

 

En amont

La ville d’Auch. Depuis vingt ans, capitale des arts circassiens, elle offre chaque automne un festival devenu le rendez-vous du cirque actuel et reconnu tant pour ses qualités novatrices que pédagogiques. Forte de cette notoriété, la ville s’est dotée en août 2012 d’un équipement exceptionnel : le CIRCA. Dans l’enceinte de l’ancienne caserne espagnole réhabilitée, trône aujourd’hui un immense chapiteau blanc, le Dôme de Gascogne, créé par des architectes bordelais (agence ADH) respectueux de la nature et de l’environnement. Sa vocation première est d’accueillir des spectacles de cirque bien sûr mais aussi des concerts, de la danse ou du théâtre. Tous les paramètres favorables étaient réunis pour que le lycée Le Garros, déjà très impliqué dans des options artistiques (cinéma et audiovisuel), décide de proposer, à la rentrée 2012 un enseignement d’exploration. Six heures de cirque par semaine pour les élèves de seconde, candidats à un bac littéraire avec option arts du cirque. Et maintenant, place au spectacle.

 

En piste

Au centre, des chaises colorées, dispersées, renversées quelques fois. Sur les gradins, un public très jeune, élèves du lycée, parents, frères et sœurs, bébés en poussettes et même quelques grands parents passionnés. Monsieur Loyal, enfin... l'organisateur… en fait... le professeur de sports, entre en scène et présente le spectacle. Le public retient son souffle. Ils vont arriver. Et ils entrent, c'est un vrai ballet, les corps bougent bien, les gestes sont étudiés, précis, ralentis parfois, toujours harmonieux. Toute une chorégraphie autour des chaises. Ils les échangent, ils les enjambent et finissent par s'y retrouver bien installés. Le spectacle est lancé. Pendant une heure vont alterner Julie et son mystérieux foulard tombé du ciel, les exercices au sol de Charlotte, Nadège et encore Julie toutes trois souriantes, gracieuses et maîtres de leurs corps, puis les jongleries pleines d'humour de Sylvain, le travail au mât chinois d'Emmanuelle, souple et presque irréelle. Viennent ensuite les pitreries acrobatiques d'Amélie si drôle dans sa roue allemande ou ses jeux d'équilibre humoristiques avec Matiya et Tao, pas si facile d'éviter les embûches et de s'en tirer avec élégance. Difficiles les exercices de Baptiste alliant monocycle, girafe, trapèze et humour. Étonnants tous les moments ou la gestuelle évoquait les ralentis du cinéma d'une autre époque. Donc, de la folie, un spectacle accrocheur, varié, jamais lassant qui s'acheva dans un dernier jeu de chaises porté par une sono sans faille de bout en bout et laissa les acteurs émérites sagement assis face au public. Sortie sous les applaudissements et les vivats. Moment d'exception, moment de connivence entre les artistes mais aussi avec un public exemplaire et conquis.

 

Hors-piste

Les visages un peu concentrés sont maintenant rayonnants. Au centre, les apprentis vedettes commentent, s'interpellent, s'encouragent, se sourient, les parents et les copains les entourent (les grands parents y vont de leur petite larme), le bonheur ! Pas une fausse note. Pas une réflexion un peu aigre. Quelle merveilleuse leçon de savoir vivre et quels instants précieux que ceux où l'on voit briller dans les regards des jeunes la flamme du bonheur d'être ensemble et de créer ensemble.

Bravo et surtout ne changez pas, continuez à trouver le plaisir dans la rencontre des autres et dans l'accomplissement de vos passions.

À l'année prochaine.

Dany Guillon

 

Photos de D. Guillon