Aurélienne Brauner

Aurélienne Brauner ( D. Sherwin-White)
Aurélienne Brauner ( D. Sherwin-White)

Violoncelliste solo et figure marquante de l’Orchestre national de Bordeaux Aquitaine.

 

En partance pour Genève, accompagnée de son bel instrument datant de 1859, Aurélienne Brauner accueille L’Observatoire au Quatrième Mur, brasserie installée au sein même du Grand-Théâtre.

Quel plaisir de rencontrer et d’échanger avec une telle artiste qui dégage, derrière sa réserve première, une grande sympathie. Pleine de charme, son visage empreint de romantisme, elle évoque avec émotion son parcours déjà exceptionnel à 34 ans. Il l’a conduit de l’école de musique de Léognan à 7 ans à ce poste prestigieux à l’ONBA, après une formation auprès des plus grands maîtres.

 

Rencontre avec Rostropovitch

« Mes parents me dirigent d’abord vers la danse que j’abandonne rapidement. J’aborde ensuite la musique, d’abord à petits pas, en faisant le choix du violoncelle. Dès ma 2e année, je me laisse séduire par cet instrument et convaincre par mon professeur Paul Rousseau qui décèle un talent précoce. Je poursuis ma formation au Conservatoire de Bordeaux dans la classe d’Étienne Péclard, soutien majeur de mon destin professionnel. Quel souvenir ému je garde de mes premiers concerts, en particulier un concerto en récital à 11 ans au Bouscat. Profondément timide, la musique me transcende et je me libère sur scène ! »

Musicienne prodige dotée de l’oreille absolue, Aurélienne rentre à 14 ans au Conservatoire de musique de Paris auprès de Philippe Muller. Dotée d’une grande capacité de travail, elle confirme très vite une capacité exceptionnelle. Elle est diplômée à 18 ans avec une mention très bien aux prix de violoncelle et musique de chambre.

« Je rencontre alors Mstislav Rostropovitch aux Master class des Rencontres musicales internationales des Graves, dirigées par Zoya Zorin. Il contribue à ma fascination pour l’école russe. Pour travailler mon jeu musical, je pars 2 ans à Manchester auprès de Karine Georgian, son élève. À 20 ans, je reviens à Paris puis me rend à Berlin pour suivre des cours de perfectionnement. »

 

Dix heures de travail par jour 

Pour progresser encore, elle poursuit sa quête auprès de violoncellistes réputés telle que Nathalia Shakovskya à Moscou.

À 28 ans, Aurélienne se présente au concours de violoncelliste solo de l’ONBA. Les 17 candidats doivent jouer une série d’œuvres imposées. Dans une première phase, le jury écoute les prétendants derrière le rideau de scène pour être sensibilisé par leur seule expression musicale. Elle s’impose brillamment et devient la plus jeune soliste de l’orchestre.

Que de travail pour être au top le jour de la représentation avec d’intenses séances collectives de préparation à l’Auditorium. S’y ajoute un long travail personnel sans cesse renouvelé. Elle consacre près de 10 heures par jour à la musique qu’elle effectue avec plaisir tant est grande sa passion ! Sa soif d’absolu la pousse à sans cesse évoluer en se confrontant à d’autres musiciens et d’autres œuvres.

Plus récemment, elle s’engage avec la pianiste Lorène de Ratuld pour former un duo éblouissant qui vient d’enregistrer un disque* remarquable. Elle crée aussi le Trio Gallien avec Emmanuel Christien au piano et Tristan Liehr au violon. Ce brillant ensemble séduit de nombreux organisateurs de festivals.

 

Moscou/New York …

Aurélienne Brauner se produit aussi bien dans des salles prestigieuses que dans des festivals régionaux. Au cours des dix dernières années on la retrouve notamment à Moscou, New York, Kyoto, Berlin, Oslo, Bruxelles, Venise … mais aussi à la Philharmonie de Paris, Lyon, Lille, Aix en Provence …

Révélation classique 2007, elle a été lauréate de plusieurs concours internationaux et reçu de nombreuses récompenses dont le prix de l’Académie Maurice Ravel en 2000, celui de l’interprétation du concours Lutoswski à Varsovie en 2001, le prix de la Royal Academy de Londres en 2004 …

« À Bordeaux, j’ai joué le 7 octobre dans le cadre des concerts du dimanche, le Quatuor à cordes n°1, op 33 de Joseph Haydn. Du 11 au 31 décembre au Grand-Théâtre, je participe avec beaucoup de plaisir au magnifique ballet de Noël La Fille mal gardée

Plus que jamais la musique passionne Aurélienne Brauner. Pour ses concerts elle parcourt le monde mais reste très attachée à ses racines bordelaises.

 

François Bergougnoux

 

 *chez Les disques du Crépuscule : enregistrement des sonates pour violoncelle et piano de Franck, Fauré et Vierne.