édito

Deux degrés, trois degrés de réchauffement climatique et alors ? L’Antarctique se délite loin de nous, les glaciers pyrénéens rétrécissent à vue d’œil, les étés sont intenables de touffeur, les rivières sont à sec, et alors ? Blogueurs complotistes, écrivailleurs négationnistes, climato révisionnistes, supporters trumpistes, scientifiques inconséquents veulent nous convaincre que la planète peut tout supporter, qu’elle s’en remettra et qu’il n’y a donc aucune raison d’éviter quelque pollution si elle nous prive d’un menu plaisir égoïste.

Face aux dangereuses fariboles des ignares climatiques, la réalité de l’urgence saute aux yeux. En témoignent tous les dérèglements que nous constatons à nos dépens saison après saison. Vient donc, naturellement, la réflexion sur la possible réponse individuelle : puis-je à mon modeste niveau de petit pollueur de circonstance faire quelque chose ? Et, si oui, quoi ? Or, chacun n’a pas un jet privé à délaisser pour se réjouir d’économiser quelques tonnes quotidiennes de CO2. On se sent donc bien dérisoire, confronté à la seule idée, non d’action mais de résultat.

En outre, il faut le reconnaître, pour nombre d’entre nous, il est bien difficile de vivre autrement. Comment renoncer aux exagérations gourmandes en carburant, aux inutilités apparentes vendues sous emballage plastique, à cette mode jetable et polluante qui nous tente en permanence ? Toutes choses qui, somme toute, constituent les condiments sans lesquels la vie serait bien fade.

Quand on nous dit qu’il faudrait réduire notre consommation, rares sont celles ou ceux qui se sentent visés. Et pour cause : le pollueur, c’est le cousin en S.U.V., le beau-frère qui jette ses bouteilles de verre dans la poubelle, le voisin qui croule sous les cartons d’Amazon, le collègue de bureau qui raconte fièrement ses week-ends à Marrakech ou à Prague. Autant de pêcheurs qui nous redonnent, par comparaison, une impression de fausse sainteté même si nous ne résistons pas au dernier iPhone, à la tentation d’un aller-retour carboné à la plage ou à une escapade de quatre jours en Andalousie quand les tarifs d’avion sont au plus bas. Et même, un peu honteusement, lors de la xième nuit de juillet sans sommeil, on se surprend à envier secrètement les climatisations qui tourne pendant tout l’été chez les présumés indifférents à l’avenir de la terre. Et l’on plongerait volontiers dans leur piscine une fois la canicule saharienne installée. D’ailleurs, puisque nul d’entre nous n’est parfait, au nom de quoi nous permettrions-nous de donner des leçons aux autres et de leur prescrire un retour aux modes de vie carolingiens que pas un écolo n’est capable de retrouver.

Et puis, pendant que l’on se torture les neurones pour réduire notre empreinte carbone individuelle, des millions de familles, rien qu’en France se serrent la ceinture. Les Banques alimentaires, le Secours populaire, les Restos du cœur, le Secours catholique et autres associations croulent sous les demandes d’aide. Et que dire de l’infinie misère des milliards de pauvres du monde, loin de nos yeux et de nos cœurs ? Quel impératif est-il prioritaire ? Auquel répondre en premier ? Celui de l’heure à venir ou celui du futur proche ?

L’avenir de la planète bleue est la préoccupation majeure, bien sûr, puisque sans notre mère nourricière, nous ne sommes pas. Mais la nécessité de rescaper l’espèce humaine ne paraît pas aussi imminente que les incidences de la misère qui, elles, peuvent virer au tragique en quelques instants. Le choix est racinien. Edgar Morin nous a prévenus : « À force de sacrifier l’essentiel à l’urgence, on finit par oublier l’urgence de l’essentiel ».

Jean-Paul Taillardas

 

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