Les religions

Mythes, croyances et religions

Jeunes bonzes à la recherche de leur repas (R. Peuron)
Jeunes bonzes à la recherche de leur repas (R. Peuron)

Donner un sens à l’univers  ? Trouver une origine à des structures ? Simple besoin de savoir ? L’atelier d’Histoire des religions et des mythes de l’UTLA connaît un véritable engouement.  

 

Quelle qu’en soit la raison, cet atelier, qui affiche complet depuis longtemps, a intéressé tellement de monde que le seul cours d’Olivier Oberson, prévu au départ, n’y a pas suffi. On a dû faire appel à un second intervenant, le professeur Claude-Gilbert Dubois, qui a lui-même vu son cours dédoublé.

 

Atmosphères

Dans tous les cas, il est préférable d’arriver avec dix bonnes minutes d’avance si vous voulez être confortablement installé devant une table pour prendre vos notes, sinon vous devrez vous contenter de vos genoux. Jetant un coup d’œil alentour, vous vous rendrez compte tout de suite que l’auditoire est essentiellement féminin, avec toutefois une présence masculine plus marquée chez monsieur Dubois.

Pour brosser un rapide portrait de nos deux animateurs et si ce n’était pas leur manquer de révérence, ce pourrait être l’homme pressé et l’homme tranquille. Sauf une passion débordante pour l’Histoire, tout les distingue.

L’entrée dans la salle n’est déjà pas la même : au pas de charge, blouson rouge et pull bleu marine pour Olivier Oberson ; plutôt en promeneur et en velours pour Claude-Gilbert Dubois. D’un côté, on a un débit très rapide, un véritable tourbillon de personnages et de détails. C’est qu’il y a tant à raconter en une heure trente sur une matière aussi riche et foisonnante ! On a du mal à prendre des notes, mais est-on là pour çà ? Et a-t-on des examens à passer en fin d’année ? Dans l’autre cours, c’est plutôt sur le ton de la conversation et d’une continuelle complicité enseignant-enseignés que vous voyagez dans l’Antiquité.

Le public aussi est varié. Il y a les érudits, les branchés pourrait-on dire, bref ceux qui savent de quoi ils parlent : ils suivent tout sans jamais décrocher, hochent la tête et posent les bonnes questions. Puis viennent les jouisseurs

qui sont là pour l’ambiance chaleureuse et la tiédeur de la pièce et qui interviennent peu. Enfin, on trouve quelques rares facétieux qui sont là pour s’amuser comme des potaches, qui rient sous cape et font à voix basse des réflexions pour rire encore.

Le même atelier, “ Religions (Mythes et Histoire) ”, donne des cours différents qui correspondent à des formations différentes : Olivier Oberson est historien d’art, Claude-Gilbert Dubois est docteur ès Lettres. Leurs perceptions conjuguées du fait religieux, à la fois philosophique et sociologique, nous permet une vue globale.

 

Mythe de l’eau et article 16 de la Constitution

Le programme de l’atelier est vaste et s’étend sur plusieurs années : il vous propose l’exploration de toutes les religions et des mythes qui s’y rapportent.

Pour Olivier Oberson la religion est mêlée aux penseurs et aux artistes. Il décortique les pensées et étudie le sens caché des mythes à travers l’interprétation des images. Ainsi en est-il pour le mythe de l’eau. C’est d’abord un élément hostile personnifié par le monstre marin (le léviathan), le pharaon est le crocodile d’Egypte, l’océan mythique de la Bible est un liquide obscur. L’eau est ensuite domestiquée par Dieu : le miracle de la Mer Rouge, Jésus marchant sur les eaux. Etc.

Vous apprendrez à l’occasion que Saint-Pierre de Rome est une église “ orientée ” car son abside est tournée vers l’Est (l’Orient), comme d’autres églises sont “ occidentées ” car tournées vers l’Ouest (l’Occident).

Avec Claude-Gilbert Dubois, vous partirez à la recherche des origines de nos institutions politiques et sociales, dans l’Antiquité romaine. Vous découvrirez, si vous ne le savez déjà, que nous n’avons rien inventé, que tout a été expérimenté par Rome : le régime parlementaire (le Sénat et les Comices), l’art. 16 de la Constitution (la dictature : tout pouvoir accordé à un consul pendant six mois en cas de crise). Etc.

Vous l’aurez compris, on ressort enthousiasmé et étourdi après un pareil voyage dans le passé. Un bon conseil : n’essayez pas de choisir, assistez aux deux cours !

 

 

Elisabeth Nicot

(février 2003)

 

 

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