(Photos de M. Depecker)

Lorsque Jeanne revient en France après plusieurs années en Afrique, elle se trouve une occupation inattendue pour se tenir éveillée devant la télé le soir, la broderie.

Cette activité depuis ne l'a pas quittée. Elle n'a pas appris, n'a fait qu'observer pendant sa jeunesse sa mère qui brodait régulièrement, en fait s'en est inspiré inconsciemment. Depuis, elle brode des nappes qu'elle offre régulièrement pour des mariages, du linge de toilette, des porte-serviettes et serviettes, avec habileté et délicatesse.

Les dessins

Elle a longtemps travaillé sur des nappes dessinées. Maintenant, c'est sur des toiles de draps anciens ou achetées en magasin qu'elle choisit un thème, dessine, décalque plus souvent. Pour chaque nouveau projet, il lui faut aussi choisir une couleur de fil, une seule dégradée, soit avec des nuances claires et foncées, ou non. Le coton à broder est constitué de 6 fils à dédoubler car on travaille avec 2 brins.

Les points

Pour les néophytes, les points employés sont nombreux, chainettes, passé empiétant, tige, de croix, de plume, de chevron, de feston…. On peut en répertorier 150. Les points différents s'enchaînent sur un même dessin, se complètent. Travail de fourmi, de plusieurs mois.

Quelques exemples :

Passé empiétant : il alterne un point lancé court et un long

Point de piqure : base de la broderie pour les contours

Point de feston : point pour éviter au tissu de s'effilocher

Point de croix : en croix pour ornement et bordure

Point de tige : en ligne droite ou courbe, doit son nom car il est utilisé pour les tiges de fleurs

Point de chainette : utilisé pour des contours très précis

Point de plume : en bordure ou point isolé, s'apparente au point de chainette

En définitive, Jeanne brode depuis 10 ans, elle décrit « Ce loisir comme nécessaire. » Au vu de la grande diversité de ses œuvres, de ce linge finement et richement brodé, on peut imaginer que cette nécessité est sûrement synonyme en plus de satisfaction ou de sérénité.

Martine Lapeyrolerie