Urbaine et électrifiée

Le vélo électrique est-il aussi vertueux qu’on veut bien le dire ? En selle pour une promenade urbaine.

Par Jean-Louis Deysson

 

Quartier Saint-Pierre, à Bordeaux, devanture bleue éclatante, au 16 de la rue Ausone, trois personnes, permanentes de l'association Vélo-Cité vous accueillent chaleureusement. Elles se rendent disponibles pour vous renseigner, sans rendez-vous. Leur amour du vélo et leur participation à l'amélioration de la planète les ont conduites à s'engager dans l'association. Un vélo électrique vert est adossé au mur et vous invite à partager la nature de l'activité.

 

Entre cinq et dix ans

Benoit Gillot, coordinateur de l'équipe de salariés de Vélo-Cité nous explique : « Un vélo électrique est équipé d'un moteur et d'une batterie. Son prix d'acquisition est assez élevé, entre 2 000 et 4 000 euros. Pour faciliter le pédalage, le moteur se met en marche automatiquement lorsque l'on pédale et se coupe lorsque le pédalage s'arrête. Une batterie a une durée de vie entre cinq et dix ans et ne se recharge pas en pédalant. On la branche chez soi sur une prise de courant classique. Elle coûte entre 200 et 700 euros. Aujourd'hui, on peut équiper n'importe quel vélo d'une assistance électrique. » Il nous conseille de « ne pas rester fixés sur la batterie mais d'avoir une approche plus globale du vélo électrique : son impact sur l'environnement, son développement, ses objectifs... ». Et puis, un vélo électrique c'est un ensemble d'éléments : une batterie, un moteur intégré à la roue, un capteur, un écran pour indiquer la vitesse, le niveau de charge de la batterie, une commande d'éclairage et de klaxon. Les performances des batteries ont évolué et elles permettent de garantir plusieurs heures d'assistance. Le coût de leur recharge s'évalue à quelques euros par an mais on peut avoir recours à d'autres sources d'énergie plus écologiques.

Que deviennent les batteries en fin de vie ? À Bordeaux, une entreprise innovante, Gouach, a mis au point des batteries éco conçues et réparables en moins de dix minutes : elle restaure celles qui sont usées en changeant seulement les cellules fatiguées des accumulateurs et en gardant les autres. À l'issue de cette opération, il ne reste que très peu de matériaux non recyclables.

 

Un enrobé moins épais

L'utilisation d'un vélo électrique contribue à la diminution des nuisances sonores, des pollutions de l'air et atténue l'insécurité routière.

Pour Clément, stagiaire, étudiant en urbanisme et mobilité c'est, dit-il « l'aménagement des espaces de circulation et leur partage qui est un des grands enjeux de société. La cohabitation vélo/automobile n'est pas apaisée ». Il a coutume de penser que « lorsqu'il y a un conflit entre un automobiliste et un cycliste, c'est un problème d'aménagement et de signalétique des espaces occupés ». D'autre part, un enrobé de chaussée pour piste cyclable est moins onéreux à l'entretien que celui d'une route car moins épais, et moins sujet à l'usure.

« Le passage de l'utilisation de la voiture au vélo électrique permet des économies plus que substantielles », nous indique Paul, bénévole de l'association. « Les frais d'assurance, de parking, d'essence et d'entretien peuvent aller au-delà de 300 euros par mois. »

La pratique du vélo électrique a aussi des effets sur l'économie environnementale. Elle promeut un fort investissement local d'achats et d'échanges, de courses de proximité, de diminution de stockages. En termes de santé publique, elle est recommandée aux personnes âgées pour maintenir leur forme et rester actives.

Symbole de la ruralité, enchantée par Bourvil et Yves Montand, la bicyclette est aujourd'hui urbaine, électrifiée et promise à un développement durable.

 

Encadré :

L'association Vélo-Cité a pour but la promotion et la défense de l'usage du vélo au quotidien dans l'agglomération bordelaise. Elle participe aux projets d'aménagement, sensibilise le grand public, les scolaires et les professionnels à la pratique du vélo. Elle collabore à l'élaboration et le suivi des plans cyclables des municipalités. Elle publie un bulletin tous les trois mois.

16 Rue Ausone, 33 000 Bordeaux.

05 56 81 63 89

 

https://velo-cite.org