Du son dans les papilles

Stéphane Labadie, créatrice de la Bouche à l'Oreille ( photo M.H. Plassan)
Stéphane Labadie, créatrice de la Bouche à l'Oreille ( photo M.H. Plassan)

Déguster ensemble des plats et des sons, une belle idée pour tisser du lien

 

Créée en avril 2020, La Bouche à l’Oreille a pour originalité de mêler créations sonores et culinaires. Stéphanie Labadie en est la créatrice. C’est une jeune femme de 42 ans, souriante et dynamique, qui a installé son activité à Bonnetan, sur la rive droite de la Garonne, à une quarantaine de minutes de Bordeaux. 

Avec un micro

Son parcours débute par une maîtrise en ethnologie puis elle se forme à la réalisation de documentaires de création. Elle travaille ensuite à Radio France pendant 15 ans où elle anime entre autres une chronique sur France Bleu Paris Qu’est-ce qu’on fait des mômes ? et réalise des reportages sur France-Culture pour l’émission Les pieds sur terre. Stéphanie Labadie précise : « Je me sentais plus à l’aise avec un micro qu’en studio, aussi j’ai choisi de partir en reportage sur le terrain, avec mon enregistreur Nagra, pour capter des sons et raconter des histoires ». En 2010, elle part pour San Francisco. Gourmande de nature, elle est séduite par l’offre culinaire de cette ville qui subit de nombreuses influences, surtout mexicaines et asiatiques. À son retour, Stéphanie a envie de transmettre ce goût de la cuisine et suit une formation aux cours du soir de la mairie de Paris puis s’inscrit à l’École Ferrandi afin d’acquérir des bases solides. Elle anime ensuite des cours de cuisine destinés aux enfants et aux familles tout en continuant la radio. Stéphanie Labadie ajoute : « Ma 1ére chronique sur France-Inter s’appelait Raconte-moi quelque chose de bon, les participants de différentes nationalités y réalisaient des recettes tout en racontant leurs cultures et leurs parcours, l’ethnologie n’était pas loin. » 

Banquet radiophonique

En juillet 2017, retour à Bordeaux où elle repart de zéro car elle n’a plus le statut d’intermittente. Après diverses expériences, elle revient à ses deux passions : la création sonore et la cuisine. Elle rencontre l’AMAP1 des Gourmandignes de Cenon et organise, grâce à elle et à l’association Didée2 des ateliers culinaires à Lormont. Les femmes du quartier s’y rencontrent pour apprendre à cuisiner des produits locaux et de saison. Pour elles, c’est un beau moment d’échanges et de partages. Cet été, elle concrétise la rencontre entre la radio et la cuisine en créant Les Banquets Radiophoniques dont le principe est de « déguster des plats et des sons, un prétexte pour réaliser un événement fédérateur qui crée une intimité entre les convives. Des instants sonores sous forme de documentaires ou de fictions viennent ponctuer le repas. Pour en préserver la convivialité, le nombre de convives est limité à 25 personnes ».

À Mérignac, dans le cadre de l'Été métropolitain, elle réalise dix portraits sonores correspondant aux dix quartiers de la ville. Elle y part à la rencontre des habitants pour recueillir leurs souvenirs et anecdotes sur la ville. Chaque portrait sonore associé à un plat servi au cours du banquet évoque un quartier de Mérignac.

Stéphanie conclut en souhaitant que 2022 s’annonce comme une année ouverte sur différents projets : des banquets autour des vins, un contact avec le Château Malromé, des idées d’interviews et des projets de montage, en espérant que l’expérience des Banquets Radiophoniques se poursuive sur sa belle lancée.

Nicole Landré

 

AMAP : association pour le maintien d’une agriculture paysanne

Didée : Développement initiatives démocratie échanges Engagement des centres sociaux et culturels de Lormont

www.labouchealoreille.fr

Chaque portrait sonore est associé à un plat (M.H. Plassan)
Chaque portrait sonore est associé à un plat (M.H. Plassan)