Une autre écoute

Apprivoiser son stress et ses émotions, dus notamment aux nuisances sonores, voilà ce que nous apprend la sophrologie et la méditation de pleine conscience.

Brigitte Cotenceau (photo D.Sherwin-White)
Brigitte Cotenceau (photo D.Sherwin-White)

Pressions psychologiques, rythmes de vie effrénés peuvent conduire à un profond mal-être. En pratiquant la sophrologie et la méditation de pleine conscience, Brigitte Cotenceau, psychosociologue, installée 28 rue Francin à Bordeaux, propose d’appuyer sur le bouton pause, de mettre en sourdine les bruits extérieurs puis les bruits intérieurs au profit d’un nouveau type d’écoute, de relation à soi.

 

LÂCHER PRISE

Pour pratiquer la sophrologie Caycédienne(1), pas besoin d’artifices. Se caler dans un bon fauteuil suffit à entamer le processus de relaxation. Guidée par la voix du thérapeute, chaque partie du corps est invitée tour à tour à se détendre jusqu’à un « lâcher prise » bienfaisant. L’état sophroliminal(2)   favorise l’ouverture à une connexion avec le corps et l’esprit. Il amène un mieux- être, permet de mettre le monde extérieur à sa juste distance et facilite ainsi la gestion des émotions en accord avec ses valeurs personnelles.

Cette pratique régulière permet de prendre conscience que le principal élément négatif du stress ou du mal être n’est pas l’événement lui-même ou son niveau d’intensité, comme par exemple le bruit incessant des voitures, mais notre manière de réagir face à son agression. Peu à peu, s’exerce une transformation positive de l’attitude envers soi-même et envers les autres qui conduit à une meilleure qualité de vie sur le plan personnel et professionnel. Brigitte utilise cette technique également comme soin de support en oncologie, afin de mieux gérer la douleur, les traitements et l’anxiété liée à la maladie.

« Le cerveau est plastique et c’est par la répétition que l’on peut le restructurer tout au long de note vie. » souligne la sophrologue.

 

SÉRÉNITÉ RETROUVÉE

Il s’agit de trouver un point d’ancrage qui va nous permettre de rester dans l’ici et le maintenant comme avec la respiration en y déposant notre attention sans intellectualisation. « Par exemple, explique Brigitte, lors d’une sortie pédestre sur un sentier forestier, loin des bruits de la ville, au lieu de se laisser envahir par des ruminations, adaptons notre marche à notre respiration et profitons pleinement de l’environnement, des senteurs, des couleurs automnales, du chant des oiseaux. Si on est connecté uniquement à nos sens et au moment présent, rien que cet instant, apporte un plaisir immense et permet ensuite d’affronter avec sérénité les turbulences de la vie. » Des études médicales récentes ont démontré que cette pratique avait des effets remarquables sur le corps et l’esprit. Edel Maex (3) la définit ainsi :

«…être présent à la réalité telle qu’elle se présente à cet instant, sans rien y ajouter, sans rien chercher au-delà, rien que ceci est d’une infinie bienveillance, c’est scandaleux de simplicité. » Les personnes ayant eu une dépression peuvent, une fois stabilisées, pratiquer cette méditation dans le but d’éviter des rechutes. Elle leur permet d’observer et de mieux comprendre les mécanismes de leur pensée les ayant conduites à cette situation. Pour apprendre à pratiquer la sophrologie et la méditation de pleine conscience, Brigitte propose des programmes spécifiques d’une heure échelonnés sur 8 semaines et des stages de groupe.

Jeanine Duguet

 

1 La sophrologie Caycédienne, créée en 1960 par le neuropsychiatre Alfonse Casado, c’est une école scientifique qui étudie les modifications de la conscience humaine

2 Sophroliminal : état de conscience qui se trouve entre la veille et le sommeil

 

3 Edel Maex : Psychiatre à l’hôpital ZNA d’Anvers