De nos jours, une femme...

Marie Claude L.  (Photo M. Lebrun)
Marie Claude L. (Photo M. Lebrun)

D'où vient le dynamisme constant d'une femme engagée et passionnée menant de front vie familiale et évolution personnelle ?

 

 

 

 

 

Certes à notre époque, beaucoup de nos consœurs font face à ce problème. Marie-Claude L., 58 ans, cheveux courts noirs et yeux vifs, infirmière libérale au Bouscat, en est un digne exemple. Le choix de sa profession a été décidé par son père ; sur trois filles, l'une devenant puéricultrice, celui-ci déclara que Marie-Claude serait infirmière. Avait-il deviné son sens du dévouement et de la   communication ? Peut-être. Marie-Claude a obéi, n'a jamais regretté cette décision et reste toujours enthousiaste. Elle explique son profond équilibre par ses origines terriennes. Son milieu familial – plutôt un clan – où famille et ouvriers agricoles mangeaient à la même table, lui a appris le respect des humains quelle que soit leur origine ou leur situation. Deux ans d'études, de rigueur et discipline à l'Ecole d'infirmières de la Croix-Rouge à Cahors lui ont donné une confiance dans la vie que rien n'affecte. Un mari très présent et deux filles élevées avec la même conception de travail et de respect lui donnent sa solidité affective. Le soir autour de la table chacun évoquait sa journée et les problèmes éventuels étaient discutés ou réglés.

 

Dynamisme 

Une bonne organisation permet d'avancer vers d'autres occupations. C'est ce que Marie-Claude a établi. Après un bon sommeil, une demi-heure de gymnastique, le côté maisonnée réglé, elle aborde toute nouvelle journée avec cette part d'inconnu que lui apportent les urgences en plus des rendez-vous fixés au cabinet ou à domicile. Elle aime cet état de vie et se sent prête à aborder tout problème. Il n'y a qu'une action qu'elle ne peut accomplir. Bien qu'ayant reçu une formation de communication et de psychologie pour l'accompagnement des patients en fin de vie, sa confiance en la vie l'empêche de les amener à quitter ce monde en toute conscience. Proches et malades lui ont manifesté leur reconnaissance pour cette attitude disant qu'ils se sentaient allégés dans leurs soucis après son passage. Pour elle, lorsque ceci devient trop lourd, un week-end-end à Biscarosse dans la maison de famille près de l'océan lui permet de prendre du recul.

 

Engagements

En 1970, son diplôme d'infirmière en poche, elle entre à l'hôpital du cours de l'Argonne au centre de réanimation respiratoire où elle assure les 3/8 jusqu'en 1975. Pour raison de santé personnelle et pour la naissance de sa fille, elle est obligée d'arrêter pour quelques mois seulement, son désir d'action étant plus fort que le besoin de repos pendant une année sabbatique ! Marie-Claude s'installe alors au Bouscat à la demande d'un médecin, ancien collègue d'études. En 1976, il n'y avait pas beaucoup d'infirmières libérales en cette banlieue, mais Marie-Claude crée une association de faits des infirmières locales. Depuis 1978 jusqu'à ce jour, elle sera souvent élue dans divers conseils d'administration. Trésorière de la Fédération des infirmières libérales, élue au Conseil départemental et régional des infirmières, elle est aussi gérante de son cabinet avec deux associées. En 1998 son acceptation d'un poste supplémentaire d'infirmière coordinatrice de la mucoviscidose de l'Aquitaine sera son plus grand engagement. Elle assure le lien entre l'hôpital Haut-Lévêque et les patients adultes, assistant tous les mercredis aux consultations pluridisciplinaires concernant cette maladie. Son rôle consiste à la mise en place et au suivi des cures intraveineuses. Bien sûr, ce côté professionnel appelle le dévouement personnel que les malades et les familles attendent à toute heure. Elle leur apporte un soutien psychologique afin d'atténuer l’angoisse due à une poussée de fièvre ou à l'affaiblissement de l'état général. Toujours passionnée, Marie-Claude ne se sent pas prête pour la retraite.

Célèbre non, simplement une femme parmi tant d'autres qui reste active sur tous les fronts.

 

Claude Garetier