Le café d'Artémis

Florence Guillot (Photo M. Depecker)
Florence Guillot (Photo M. Depecker)

 

Comment tracer son chemin personnel ?

 

Florence Guillot est commerçante dans la rue Saint-James, au pied de la Grosse Cloche. Elle s’est posée là un jour avec ses thés, cafés et tisanes venus d’ici ou d’ailleurs, dans un décor d’épicerie villageoise. Quelques mois après son installation, les commerçants de la rue ont vu dans cette jeune femme brune, accueillante et dynamique, la nouvelle présidente de leur association endormie.

Mais comment a-t-elle acquis cette assurance qui émane d’elle ?

 

Des expériences sans cesse renouvelées

Apprendre, entreprendre, saisir les opportunités, se remettre en question, lancer des idées, tracer de nouveaux chemins. Ce sont ses moteurs. Son père était agriculteur, sa mère commerçante. Très tôt elle est initiée à l’esprit d’indépendance et aux valeurs du travail. Etudiante en sciences politiques à Strasbourg, elle souhaite devenir journaliste. Mais à 21 ans, déçue par les études, mal à l'aise dans un milieu trop intellectuel, elle veut être de plain pied avec la réalité et  acquérir son indépendance financière. Elle s’engouffre dans une vie professionnelle qui va tout lui apprendre. Pendant cinq ans elle expérimente l’analyse financière dans une agence de renseignements sur les entreprises. Licenciée économique, elle part en Allemagne grâce à un programme de l’ANPE: séjour dans une famille, cours intensifs, stage en entreprise, divers petit emplois… Six mois lui suffisent pour être à l’aise en allemand. Et la voilà de retour à Strasbourg, maîtrisant désormais trois langues. Quelques mois d’intérim et elle est recrutée à 26 ans par Columbia, groupe américain spécialisé dans les vêtements de sport. Elle suit la comptabilité des clients du groupe. Elle voyage dans toute l’Europe, travaille en anglais, apprend tout de l’esprit d’entreprise et du management grâce à son patron américain qu’elle remercie encore aujourd’hui chaleureusement.

 

Coup du destin 

En 2000, elle quitte tout, Strasbourg et Columbia, pour l’amour d’un Gascon et s’installe à Bordeaux. Consultante quelques mois chez son premier employeur, elle rejoint le groupe Sud Ouest pour participer au développement des magazines gratuits : pendant six ans, elle réalise des audits pour le rachat de titres, elle forme des commerciaux et le réseau connait une forte croissance. Sud Ouest gère aujourd’hui environ 70 gratuits. Mais Florence n’aime pas la routine et s’interroge sur le sens de son activité. Son premier rêve n’était-il pas de devenir journaliste ?  Alors pourquoi pas à Sud Ouest ? Un bilan de compétences la rassure, elle a le potentiel mais il est difficile d’entrer dans la profession. Finalement l’heure n’est pas encore venue de consacrer sa vie à l’écriture. Elle aime trop le terrain! Lorsqu’elle referme la porte de son patron qu’elle vient d’informer de son départ, elle est prête pour une nouvelle étape de sa vie : créer son entreprise. 

 

Une épicerie de village

21 Juin 2007 : c’est la fête de la musique, elle visite l’Institut du monde arabe dont l’ambiance conviviale l’inspire. Elle comprend ce qu’elle veut faire: créer un commerce qui soit un lieu de vente, de convivialité, de rencontre et surtout un lieu qui lui rappelle son enfance : une épicerie de village où l’on se retrouverait pour boire un coup au comptoir, acheter des bonbons à la sortie de l’école, échanger des recettes ou les derniers potins. Pourquoi ne pas s’appuyer sur l’expérience de sa maman qui tient une maison de café ? Et c’est ainsi qu’après quelques mois de démarches parfois difficiles pour dénicher une boutique et obtenir un prêt, naît le Café d’Artémis en souvenir de son arrière-grand-mère Artémise et en hommage à la déesse Artémis proche de la nature et de l’enfance. L’aventure ne fait que commencer. À la tête de sa nouvelle tribu, les commerçants de la rue Saint-James, Florence recherche comment attirer de nouvelles enseignes, des clients et des visiteurs pour provoquer un effet « boule de neige » dans ce vieux quartier bordelais. Actrice de sa vie, Florence est désormais actrice dans sa ville. Et cela la passionne !

 

Marie Depecker

Le Café d’Artémis

26, rue Saint-James 33000 Bordeaux  

Tél : 09 644 346 27

Email : artemis.cafe@yahoo.fr

Le café d'Artémis (Photo M. Depecker)
Le café d'Artémis (Photo M. Depecker)