Dansons à la Victoire

À deux pas de la Faculté de psychomotricité, Chloé et Patrice sont à la barre d’un studio où les corps et les cœurs s’accordent au sein de cinquante disciplines alliant plaisir et rigueur.

L'école organise des stages et des soirées pour pratiquer les danses de société ( photo S. Laurens)

Chloé Guèze a créé, en 2010, l’école de danse Rythmes et Cie de la rue de Candale. Trente-cinq professeurs y exercent et 830 adhérents s’adonnent à leur passion. Chloé est diplômée de l’l’Institut de formation aux danses de société de Toulouse et de danse-thérapie. À son arrivée à Bordeaux, en 2005, elle exerce dans de nombreux lieux mais se lasse de tous ces déplacements altérant sa vie personnelle Quand elle découvre le local de la rue de Candale et son potentiel, elle décide d’y fonder son école, répondant ainsi à sa vocation d’enseignante et son envie de transmettre son art. Elle démarre avec une douzaine de spécialités (classique, rock, hip-hop, tango...) bientôt complétées par les enseignements aux enfants : du cirque, du théâtre et de la comédie musicale. Puis elle se tourne vers le corps, son mieux être ainsi que vers l’entraînement du danseur : body-ballet, barre à terre. Bon nombre d’élèves suivent plusieurs disciplines, ce qui démontre bien l’ouverture, maître-mot de ce lieu magique.

 

Qui pousse la porte d’un studio de danse ?

Bien sûr les 25-40 ans mais pas que, les plus jeunes du baby-circus ont 3 ans et le senior en rock en a 84). Il y a ceux qui aiment la musique, le rythme, l’esthétique des pas, mais aussi les ado qui regardent Danse avec les stars. Il y a ceux qui recherchent ces liens affectifs quasi familiaux qui se créent au sein de tout groupe alors que dans notre société  se croisent les solitaires. Le développement psychomoteur, la conviction que le corps n’est pas qu’une enveloppe et que l’esprit y habite, qu’il faut sortir de soi pour mieux s’y retrouver se traduit par un véritable engouement pour la danse sous toutes ses formes seul ou en groupe.

Enfin la recherche du beau et de l’harmonie dans notre monde heurté et confronté à la violence collective et individuelle explique aussi le succès de ce genre de lieux artistiques qui essaiment de nos jours.

Journées et soirées de pratique pour danses de société se succèdent à un bon rythme, contribuant à la cohésion des différents groupes. De très nombreux stages sur un jour ou un week-end sont proposés à tous (tzigane, tango, yoga, jazz lyrique). Des invités d’ailleurs viennent  présenter les danses traditionnelles de leur pays : Palestine, Corée, Balkans, Argentine. Les danses tziganes remportent un vif succès et se verront peut-être enrichies par un atelier violon à la rentrée prochaine.

 

Prendre soin de soi avec le Tai-Chi*, le Taïso* et différents yogas élargit une offre déjà bien fournie : pour preuve le 27 avril 2019, un week-end cocooning avec neuf praticiens intervenant pour des massages ou de la diététique complète le choix.

Où danser cet été ?

Patrice Bonhomme, venu du monde du commerce et de la communication, partage la responsabilité de l’école avec Chloé depuis 2016. Toulousain également, il a découvert la danse en 1994 ; et c’est elle qui, en 2001, à son arrivée à Bordeaux, lui permet une bonne intégration sociale.

Quand il rejoint Rythmes et cie, il lui donne un 2e souffle lui assurant un confort commercial et une meilleure visibilité. Des enseignants professionnels vivant de leur art assurent le sérieux de l’école ce qui se traduit par l’élargissement du choix des ateliers et l’augmentation du nombre d’adhérents.

Depuis 2 ans, Patrice aide Marc Pinaud, le directeur de Danse avec Nous à l’organisation de Dansons sur les Quais, manifestation créée en 2004 sur des quais encore lugubres. Depuis leur splendide rénovation, ils accueillent ce festival totalement gratuit et participatif. Une foule joyeuse et tranquille découvre les écoles de danse qui se partagent les animations en journée et bouge le soir, à côté de gens qu’ils n’auraient jamais rencontrés sans cela. Patrice est en charge de la programmation, de la communication et de la recherche de plus en plus ardue des financements (le budget sécurité a doublé depuis l’attentat de Nice)

 

Quoi d’autre ?

La danse et les effets qu’elle produit sur le corps et l’esprit deviennent un outil incontournable du développement personnel. C’est pourquoi l’école propose du teambuilding* aux entreprises qui le souhaitent pour renforcer les équipes, intégrer les nouveaux collaborateurs voire dénouer des crises. Les sessions de danses et d’exercices corporels ludiques permettent d’aborder des sujets aussi vastes que l’équilibre, l’entraide, l’écoute, l’imagination, la confiance en soi et la créativité.

Outre les cours, l’école de danse accueille 2 compagnies permanentes celle de Tatjana Schuster (classique et contemporaine) et celle de Delphine Olmos (Street jazz and co). On peut admirer leurs performances au cours des journées « Hors les murs »

.Edith Lavault

 

Encadré « Hors les murs »

Pour la neuvième année, le 15 juin 2019, le spectacle « Hors les murs » sera une démonstration éclectique des ateliers dans Bordeaux sur les places Sarrailh, Fernand Laffargue, du Palais, du Parlement et le final en haut du cours du Chapeau-Rouge. Durant leur déambulation, les badauds découvriront les talents multiples des élèves de cette école hors normes. Le lendemain au théâtre du Pont-Tournant les adolescents présenteront des extraits de trois comédies musicales travaillées