Vol au-dessus d'un vignoble

Diriger un ballon qui ne se dirige pas et qui négocie avec l’invisible, voilà le pari réussi d’un vigneron volant.

 

En 1995, François Pont, propriétaire à Mérignas dans l’Entre-deux-mers, découvre une facette de l’œnotourisme qui associe vignoble et vol en montgolfière. Depuis l’âge de 18 ans, ce passionné d'aérien a acquis une solide expérience de pilote en pratiquant tour à tour delta plane, ULM et planeur. Poussé par son père, il a donc suivi une semaine de formation de pilote à Auch, et le voilà qualifié aéronaute. Sa première acquisition fut un ballon à deux places pour faire découvrir le vignoble bordelais depuis son balcon volant.

 

Changement de cap

Afin d’offrir une prestation combinant le vol en aérostat et le plaisir de découvrir le monde viticole, il change alors de cap. De viticulteur qui livrait sa récolte à une coopérative, il devient vigneron pour pouvoir vinifier sa récolte. Il a ainsi le plaisir d’offrir à ses passagers ses propres vins en dégustation dans la propriété qu’il a aménagée pour les accueillir.

Il doit aussi obtenir l’agrément de la Direction générale de l'aviation civile (DGAC) pour pouvoir transformer un champ en terrain de décollage. À contrario, il peut atterrir n’importe où, dans le respect des cultures et de la faune. Lui et son équipe doivent assurer le maintien de leurs compétences techniques. Lui-même est astreint à une visite médicale de pilote chaque année. Les ballons eux aussi, sont contrôlés tous les ans par une entreprise agréée pour une prise en compte des recommandations et consignes des constructeurs.

Il est maintenant à la tête de trois aéronefs offrant trois, huit et douze places aux couleurs rouge pour le vin, jaune pour le soleil et bleu pour le ciel. 

 

Embarquement

C’est un beau dimanche de juin, il est 5 h 30, un peu stressés, les futurs passagers se présentent une heure avant le lever du soleil pour un départ peu après 6 heures. Ils vont participer à la préparation du vol durant un briefing de trois quarts d’heure. Première vérification : la tenue des participants qui doit leur assurer sécurité et confort. François a, par le passé, dû refuser des personnes qui se présentaient en tongs ou en shorts et chemisettes.

L’équipe technique et les futurs voyageurs déposent la nacelle, couchée sur le côté et l’enveloppe de 30 mètres de long est déroulée à plat sur le sol. Les diverses méthodes pour s’installer dans la nacelle sont alors expliquées. Elle est équipée, soit d’une porte ou d’encoches sur le côté qui permettent d’en gravir le mètre dix de seuil ; soit les passagers s’allongent dans la nacelle couchée en attendant que celle-ci se retrouve à la verticale.

Arrive le moment de ventiler l’enveloppe afin de lui donner un certain volume qui permet de démarrer les brûleurs alimentés au propane. À cette occasion, François rappelle l’interdiction formelle de fumer et précise également les comportements que doivent adopter les personnes pendant le périple. L’enveloppe s’élève et se gonfle peu à peu et la nacelle se redresse.

Tout le monde est à bord. Le décollage peut avoir lieu et c’est parti pour une heure de survol des paysages du Saint-Émilionnais, de l’Entre-deux-mers ou du Blayais en fonction du vent. Le pilote joue sur l’altitude qui ne dépasse pas 800 mètres pour obéir aux règles de la navigation aérienne en vigueur dans la région bordelaise.

 

La bonne brise

Et puis, vient le moment de penser à l’atterrissage. Première chose à faire, il faut repérer un champ qui permet un retour au sol en toute sécurité et proche d’une route, pour la récupération de la nacelle et de l’enveloppe par un véhicule. Le pilote doit composer avec l’altitude pour essayer de prendre la bonne brise qui l’amènera en douceur sur le terrain choisi. Une fois au sol, les passagers descendent un à un pour éviter que le ballon ne redécolle. Là aussi, tout le monde participe à l’affalement de l’enveloppe et à son pliage. Cela fait, le ballon et les passagers sont véhiculés jusqu’à la propriété de François où ils peuvent profiter d’une dégustation de vins de la propriété et d’une solide collation. C’est lestés non seulement d’un diplôme de vol en montgolfière mais également de bouteilles offertes qu’ils repartent la tête pleine d’images et de sensations. Peut-être que l’un d'entre eux finira par devenir aéronaute.

 

Bernard Diot 

                                                

François Pont

Vigneron Aéronaute

 Château Les 3 Roses

2 lieu-dit Bellevue

33350 Merignas

Téléphone : 06 19 58 52 61

Téléphone : 05 57 84 06 27

bordeaux-montgolfiere.fr

La saison va du 01avril au 30 octobre

Billet entre 245 € et 335 €  par personne en fonction de la prestation et de la date