Décollage immédiat

Hockins Séguéla et son stagiairePaul-Arthur Doz, lors d'une séance de simulation de vol, photoD. Sherwin-White
Qui n'a jamais rêvé de s'asseoir dans la cabine de pilotage d'un avion ?
Hockins Séguéla, Bordelais et pilote de ligne sur une compagnie européenne basée à Bordeaux, a créé la société Sim Aviation en janvier 2021. Il n'y avait plus de simulateur de vol dans la ville. Il propose donc de faire vivre une expérience inoubliable, assis dans le cockpit aux commandes d'un Airbus A320.
La tête dans les nuages
Ainsi que l'explique Hockins Séguéla « la priorité de Sim Aviation est de créer un outil de vol équipé comme un véritable avion, identique à la réalité. Il doit être immersif pour faire rêver le public non professionnel ». En effet, le simulateur permet de découvrir un monde où l'on a la tête dans les nuages et de connaître les sensations du pilotage en s'asseyant à la place du commandant de bord. Depuis un mois, la mise en place du Microsoft Flight Simulator 2020 permet une formidable augmentation visuelle car elle intègre des photos satellites qui améliorent encore le réalisme du simulateur. Le vol se déroule ainsi : « D'abord c'est l'installation aux commandes avec un court briefing pour expliquer les différentes commandes de vol et avoir une vue d'ensemble des systèmes permettant à l'avion de voler ». Hockins Séguéla ajoute : « Pour ce vol d'exception, le client choisit l'aéroport de décollage et d'atterrissage parmi plus de 20 000 propositions ». Afin de coller au plus près de la réalité, le téléchargement de différents sons est prévu : bruits de moteur, alarmes, appels du chef de cabine, sortie du train d'atterrissage.
« Visu, son, réalisme »
Hockins Séguéla précise : « Nous proposons aussi au public professionnel de venir s'exercer sur un outil conforme aux procédures d'entraînement. Des pilotes viennent en formation non officielle pour un maintien des compétences que permet le réalisme du simulateur ». Lors de ces séances, il leur est proposé de tester différentes pannes électriques, hydrauliques ou de moteur. À la suite de la crise sanitaire de 2020, de nombreux pilotes n'avaient pu voler normalement pendant plusieurs mois. Sim Aviation leur avait permis de venir s'entraîner pour un maintien à niveau de leur qualification sur l'A320. Pour Hockins Séguéla, l'axe principal du simulateur est « la visu, le son et le réalisme ». Par ailleurs, une demande d'agrément vient d'être déposée auprès de la Direction générale de l'aviation civile (DGAC) afin que Sim Aviation devienne une école professionnelle ayant un rôle qualifiant auprès des pilotes.
Peur en avion
La possibilité d’un stage individuel, destiné à ceux que le voyage aérien ne rassure pas, est un axe important pour cette société. Ce stage s'articule en trois séances de deux heures : d’abord, une discussion pour cerner la peur en avion puis une explication sur la technicité, le fonctionnement de l'appareil et la formation du pilote dont la licence est remise en question tous les six mois (maintien des compétences et suivi médical). Ensuite, deux heures de vol en simulateur en compagnie d'un instructeur vers la destination choisie en Europe pour montrer le déroulement du vol dans sa réalité. Des pannes sont provoquées afin de démontrer que malgré cela, l'avion vole toujours et peut être ramené à bon port. Hockins Séguéla ajoute : « À la fin du stage, le taux de réussite est d'environ 97 % ». Philippe, récent stagiaire a un projet de voyage à Ajaccio, il confirme : « Ce stage est gratifiant, quand on comprend mieux, on est plus réceptif ». Hockins Séguéla conclut : « Les clients sont invités à envoyer une carte postale pour montrer qu'ils ont bien repris l'avion ».
Nicole Landré
Sim Aviation, 96 bis, quai des Chartrons, Bordeaux