Les forêts girondines sont un excellent terrain d’entraînement à la pratique de la marche afghane.

Par Cécile Domergue

Cécile faisant la marche afghane: trois pas à l'inspiration, un pas en bloquant la respiration, trois pas à l'expiration

Véronique Duprey est consultante en gestion de carrières et vice-présidente du Club des entreprises de Mérignac. Son expérience professionnelle l’a conduite à questionner les non-dits et les difficultés de communication en entretien formel.

Elle a décidé de proposer des ateliers de marche afghane afin d’aider les personnes qu’elle accompagne dans leur transition professionnelle, à prendre le recul nécessaire à la construction d’un projet congruent.

Réguler son souffle

La marche afghane est une pratique qui engendre de nombreux bienfaits physiques.

« Il s’agit d’apporter du bien-être, de se reconnecter à sa respiration explique Véronique Duprey. Ensuite, il est possible de marcher en comptant ses pas. Différents rythmes de synchronisation au souffle sont envisageables. Le plus simple est de débuter en comptant trois pas à l’inspiration, avec un pas les poumons pleins, puis trois pas à l’expiration avec une pause les poumons vides.

Apprendre à réguler son souffle en fonction des distances à parcourir et de l’effort à fournir permet de prévenir l’épuisement physique. Cette technique, revitalisante du fait d’une légère hyper oxygénation (poumons pleins) est accessible à tous, notamment aux personnes qui ne peuvent pas pratiquer de sport. Elle permet de renforcer les muscles et le système cardio-vasculaire »

Véronique Duprey envisage une dimension plus psychologique avec le caractère déstressant et apaisant de la centration sur le souffle. « Respirer de manière consciente en comptant ses pas permet de se concentrer sur autre chose que les soucis, les émotions qui vous submergent » explique-t-elle. Il est alors possible de faire un pas de côté et d’observer ce qui émerge. Peu à peu un tri se fait et les personnes sont plus à même de structurer leurs pensées.

Connexion à la nature

La forêt est un superbe écrin pour marquer une pause, s’enraciner à chaque pas et vivre un éveil sensoriel en relation au souffle. « Bien sûr, la marche afghane peut se pratiquer partout mais elle ne s’apprend pas n’importe où révèle Véronique Duprey. En Gironde, on a de la chance car la découverte peut se faire en terrain plat. La forêt apporte une connexion forte à la nature par l’odorat, l’ouïe, la proprioception¹. À mesure que l’on avance dans la randonnée, on se connecte également à soi-même mesurant l’impact de chaque stimulus sur nos sensations corporelles, notre souffle, notre rythme. On découvre ainsi notre intériorité en lien avec la forêt. » décrit Véronique.

Notons qu’il y a du choix pour qui souhaite s’initier : entre Lacanau, Arcachon et la métropole bordelaise, il y a de quoi cheminer à plat au cœur des superbes paysages girondins, pour ensuite se lancer sur des sentiers plus escarpés.

À mi-chemin entre marche méditative et exercice sportif, la marche Afghane se pose comme une manière de reprendre son souffle.

¹ Proprioception : capacité du corps, consciente ou non, à percevoir ses actions, ses mouvements dans l'espace.