À pas de roues

Une machine accessible à tous publics ( photo de D. Sherwin-White)

 

 

Il semble frôler le sol et vous donne un air de vacances. On le croise le long des quais, au pont Chaban ou vers la Grosse Cloche. Premiers « pas » sur un gyropode.

 

Trottoir du cours Victor Hugo à 13h45. Départ dans 15 mn. C’est le temps qu’il me reste pour la prise en mains. Allez, ça va être à moi !

 

Le pied !

Je pose le premier sur la plateforme, puis l’…l’autre, ôôkay… je me redresse et, je… stabilise ! Aussitôt, grandi de 20 cm, j’évolue prudemment en petits cercles. Incliné vers l’avant, j’avance ; vers l’arrière, je recule ; sur les côtés, je vire. Positionné au centre, la machine s’arrête. Enhardi, je fais un 8 sur le sol, puis un 888. La suite va se dérouler dans les rues alentour : remontée du cours vers la rue Buhan, puis à droite rue Bouquière, pour un périple dans les rues piétonnes. C’est le pied, sans avoir à marcher ! La consigne « portez le regard loin » nous transforme en auriges romains. Les gens s’écartent. D’autres sursautent, surpris par le silence des engins. Impression générale de flânerie. Pas d’effort. Juste le balancier du corps. Envie d’une halte photo, d’un café ? Hop, un mouvement de bassin, la machine s’immobilise. Ah, déjà l’heure de rentrer ? Nous revenons au point initial par la rue des Boucheries. Ce fut comme un surf sur la vague pavée. Bord’autrement !

 

Glisser sur les soucis

Selon l’Office du Tourisme, un visiteur reste deux à trois jours. Christophe* est prêt à leur faire découvrir la Belle Endormie sur ses véhicules Segway**. En effet, Bordeaux Trip* propose un panel de circuits guidés : Centre-ville, avec ou sans les deux ponts, Wine Tour (+3 dégustations). Mais l’activité exporte aussi son matériel et ses compétences : bords de mer ou d’estuaire, œnotourisme, séminaires, team building. En dix ans d’expérience, le site* affiche 80 destinations et un indice de satisfaction de 7500 clients heureux qui ont glissé sur leurs soucis le temps d’une balade. Le gérant* nous précise que « la mobilité électrique fait de plus en plus partie du paysage urbain » : trottinettes, monoroues, triporteurs, vélos, autant de « solutions alternatives du dernier kilomètre » pour des habitants périphériques venant en ville. Enfin, qui n’a pas aperçu la police municipale sillonnant rues et places, montée sur ces destriers ? Proximité avec les gens, aisance de mouvements, adaptation rapide aux situations.

Accessible à tous

Le gyropode en deux mots ? Terme venant du grec, gyros (cercle) et podos (pied). Le véhicule est monoplace, constitué d’une plateforme entourée de deux roues coaxiales et d’un manche (maintien et  conduite). Il circule sur voies piétonnes à 6 km/h, sans nuisances sonores ni émissions polluantes. L’utilisateur se tient debout bien que des adaptations puissent y être ajoutées dans certains cas de mobilité réduite. Son système de stabilisation gyroscopique est la technologie permettant de le piloter avec souplesse et précision. De fait, son maniement est très intuitif, quasi instantané. Christophe ajoute qu’« avec le Segway, les inventeurs (année 2000) ont finalisé une machine accessible à tous publics ». Pour preuve, sa clientèle des deux sexes se situe entre 35 et 70 ans. Petit clin d’œil aux mordus de l’adrénaline, l’engin peut être débridé jusqu’à 20 km/h ! Dernier détail, destiné aux hésitants : tapez « Le Segway pour attraper BipBip » et débridez votre rire. Ensuite, à votre tour, vous craquerez pour un essai.

Dominique Hilloulin

 

*www.bordeaux-trip.fr, 59 & 59bis Cours Victor Hugo, 33000 Bordeaux, 06 99 50 20 80 (à voir prochainement à la TV, dans Bienvenue chez nous)

** Origine : New Hampshire (E.U.)