Une journée pour la Terre

Tous les ans le 22 avril, depuis 1970, c’est la Journée mondiale de la Terre. Son but est de sensibiliser un maximum de gens à la question de l’environnement et plus particulièrement au réchauffement climatique. Pendant toute cette journée, et parfois dans les jours qui la précèdent ou qui la suivent, diverses activité et conférences sont proposées dans plus de 190 pays, ces actions touchent environ un milliard d’habitants.

Comme ici à Toronto, les mégapoles sont menacées de pollution de l'atmosphère par des gaz hautement toxiques (R. Peuron)
Comme ici à Toronto, les mégapoles sont menacées de pollution de l'atmosphère par des gaz hautement toxiques (R. Peuron)

 

Sensibilisation individuelle

Les conférences et campagnes de sensibilisation à l’écologie se multiplient et pourtant le sentiment général est que peu de choses changent. Et pourtant, nos comportements individuels ont évolué : le tri sélectif se développe, les ampoules basse consommation gagnent du terrain, les achats de produits locaux séduisent de plus en plus les consommateurs, l’abandon de la voiture individuelle au profit des transports en commun remporte de belles victoires…

Mais ces premiers succès individuels ne doivent pas masquer le long chemin collectif à parcourir.

L’homme est par nature opposé au changement car il a peur de l’inconnu, de l’avenir : « Je sais ce que je peux perdre mais pas ce que je peux éventuellement gagner. » Se remettre en question est difficile et perturbant.

La sensibilisation à l’écologie des plus jeunes est une voie très prometteuse. La réaction de nombreux enfants lorsque les adultes laissent couler l’eau ou encore quand ils ne ramassent pas leurs déchets après un pique-nique est riche d’enseignements. Autant il est possible de leur apprendre ces gestes simples, autant il est ardu de leur faire prendre conscience de l’avenir de la planète, car ils vivent dans le présent, l’avenir est pour eux une notion abstraite.

 

Actions collectives

Ce n’est pas pour autant qu’il faut baisser les bras. Aussi cette journée mondiale qui touche un nombre considérable de personnes ne peut que favoriser la prise de conscience collective, l’individu se sent ainsi moins seul pour agir.

Voici quelques actions menées pendant cette journée en 2014.

Au Kirghizstan, des arbres fruitiers seront plantés par des enfants dans les écoles et les orphelinats, ils auront la charge de les entretenir. Les fruits participeront ensuite à la sécurité alimentaire des enfants. Le but étant de leur faire découvrir l’importance d’actions collectives et de leur impact sur vie quotidienne.

En Inde, il est prévu plusieurs foires aux livres sur la problématique des déchets. L’objectif étant d’intéresser en particulier les étudiants à la récupération et au recyclage.

Au Honduras, à Tegucigalpa, les enfants vont nettoyer une petite colline en centre-ville, ils en apprendront ainsi un peu plus sur la protection des sites naturels.

Il est possible de multiplier ces exemples d’actions, toutes fort sympathiques et empruntes de bonnes résolutions mais hélas trop ponctuelles, aussi est-il indispensable de les compléter par des démarches plus générales et durables.

 

 

L'électricité, qui rend encore plus belles les villes la nuit, est très souvent produite à partir de sources énergétiques parmi les plus polluantes (R. Peuron)
L'électricité, qui rend encore plus belles les villes la nuit, est très souvent produite à partir de sources énergétiques parmi les plus polluantes (R. Peuron)

Ville propre et durable

Aujourd'hui, plus de la moitié de la population mondiale vit dans des métropoles, parfois des mégalopoles et cette migration urbaine augmente sans cesse. Si bien que les effets du changement climatique s'aggravent, nos villes doivent évoluer.

Au cours des deux prochaines années, avec un accent sur la Journée mondiale de la Terre 2014, Earth Day Network a lancé la campagne « aider les villes à devenir plus durables et réduire leur empreinte carbone. », elle est axée surtrois éléments clés : les bâtiments, l'énergie et le transport. 

Les bâtiments représentent près d'un tiers des émissions de gaz à effet de serre. En repensant leur conception et en mettant en œuvre pour leur construction des matériaux innovants, il est possible de réduire ces émissions de façon drastique. Ceci passe obligatoirement par la modification de nombreuses règles d’urbanisme, ce qui va bien souvent à l’encontre d’intérêts particuliers avec ce que cela suppose de résistance au changement.

L’électricité est la source d’énergie la plus utilisée en ville. Or, ses modes de production sont bien souvent peu efficaces et polluants. Pour aider les villes à devenir plus durables, il faut repenser le système actuel en donnant la primauté aux énergies renouvelables.

Le transport est la source de la plus forte croissance des émissions de gaz à effet de serre dans le monde, dont les trois quarts proviennent directement de véhicules routiers. Pour réduire ces émissions et rendre aux villes une atmosphère plus respirable, il est nécessaire de développer les transports en commun, le co-voiturage, l’utilisation du vélo, de promouvoir les véhicules propres…

Il semble que le Monde ait pris enfin conscience des dégâts causés à notre bien commun la Terre, espérons qu’il ne soit pas trop tard pour lancer des actions correctrices aussi bien individuelles que collectives. La Journée mondiale de la Terre constitue, au même titre que d’autres campagnes, un relais et un amplificateur de messages de sensibilisation.

Roger Peuron