Mange ta soupe !

Terminée l’image « plat du pauvre », aujourd’hui on lui reconnaît des vertus nutritionnelles intéressantes, la soupe est devenue tendance.

Amélie est prête pour satisfaire ses clients (R. Peuron)
Amélie est prête pour satisfaire ses clients (R. Peuron)

 

Un petit creux ? Une enseigne accroche votre regard : Soup n’go*. Vous entrez. Amélie, jeune et jolie brunette, jean taille basse, pull noir, affairée derrière le comptoir, vous accueille le sourire aux lèvres. Elle a ouvert ce bar à soupes, place Pey-Berland, en avril 2009. Son idée ? Offrir une nourriture saine et équilibrée, rapidement mangée, pour un prix modique.

Le local de 28 m² est clair et sobrement décoré. L’exigüité relative des lieux permet néanmoins de recevoir simultanément vingt clients assis, soit sur de hauts tabourets devant une vitre, soit autour d’une table basse. Quand il fait beau, elle peut servir jusqu’à vingt-huit personnes en terrasse.

Les premiers soup’bars sont apparus aux États-Unis et en Angleterre il y a une quinzaine d’années, ils ont vu le jour en France en 2001.

 

Au choix

Tous les jours à la carte, trois soupes fraîches. Dans la composition n’entrent que des légumes de saison. Aujourd’hui, vous avez le choix entre un potage lentilles et poireaux, un velouté de cinq légumes ou encore un velouté à l’orientale. Pour ceux qui n’aime pas la soupe ou qui souhaitent la compléter par du plus consistant, Amélie suggère des salades, des cakes salés ou sucrés, des sandwiches ou encore des desserts. Pour accompagner votre plat, vous avez le choix : jus de fruits, eau plate ou gazeuse, bière ou vin au verre.

Elle précise : « J’ai toujours aimé cuisiner. Je fais tout moi-même, je suis aux fourneaux dès cinq heures du matin. Je n’utilise que des produits frais, ici pas de surgelé. J’ouvre du lundi au samedi de 10 heures à 19 heures. J’ai essayé lors des dimanches sans voiture, mais le quartier est mort. » Elle regrette que l’animation le dimanche soit essentiellement concentrée sur les quais.

Ses premiers clients sont là dès l’ouverture pour un expresso accompagné d’un délicieux muffin. D’autres préfèrent le petit crème ou encore le cappuccino, si ce n’est le café viennois.

 

Clientèle variée

« Mes clients sont essentiellement des gens qui travaillent dans le quartier ou des habitués venant faire leurs courses à Bordeaux », précise-t-elle. Ce sont des personnes de tous âges, avec toutefois une large majorité de jeunes femmes, bien souvent soucieuses de leur alimentation. Pour elles, la soupe, riche en fibres et en minéraux, pauvre en graisse et en calories, présente des qualités nutritionnelles indéniables. Elle ne peut que les aider à conserver la ligne.

La présentation est des plus simples. La soupe est servie dans des récipients jetables, vous avez le choix entre trois capacités : 33 cl, 47 cl ou 95 cl pour un montant respectif de 4,10 euros, 4,60 euros ou 7,60 euros. Avec une addition moyenne d’environ 7 euros, Amélie avoue gagner convenablement sa vie. Elle ne songe évidemment pas faire fortune mais envisage néanmoins l’idée de développer ce concept en ouvrant d’autres Soup n’go.

L’Université de Bordeaux, située tout à côté, a entrepris un vaste chantier de rénovation des bâtiments pour accueillir bientôt 1 600 étudiants. Amélie imagine qu’elle y trouvera de nouveaux clients.

 

Autre lieu, autre service

Vous êtes chez Karl**, place du Parlement. Ici aussi, des soupes au menu. Vous en commandez une : tomates et basilic servie avec croutons et crème fraîche. Elle est présentée dans un bol de faïence, disposé sur une grande assiette. Et ce n’est pas tout, une belle tranche de jambon serrano, deux fines tranches de fromage de brebis des Pyrénées, un petit ramequin de beurre et un autre de mozzarella accompagnent la soupe. Ajoutez à cela un dessert et voilà un repas complet. Ce restaurant propose également des salades gourmandes, des tartines copieusement garnies, des quiches et de nombreuses pâtisseries maison.

Un service sensiblement différent de celui que pratique Amélie, mais évidemment des coûts nettement supérieurs : 8,90 euros pour la soupe et 3,5 euros pour une tarte.

Choisissez l’une ou l’autre formule et, avec nostalgie, vous vous souviendrez du « Mange ta soupe ! » de votre maman.

 

Roger Peuron

 

 *Soup n’go

35 bis Place Pey-Berland

33000 Bordeaux

05 56 79 07 68

 

**Karl

6 Place du Parlement

33000 Bordeaux

05 56 81 01 00