Hautement gonflées

Les montgolfières permettent de se déplacer sous l’action de l’air, pour des excursions au-dessus du sol. Que ce soit pour des exploits en solitaire ou des compétitions comme la Coupe du Monde à Jonzac, les sensations sont intenses, les destinations aléatoires.

 

L’exploit de Jean-Louis Etienne, parti lundi 12 avril du Spitzberg, pour faire la traversée de l’Arctique, montre que les ballons, poussés par le vent, sont encore utiles. Pour alléger l’aéronef, gonflé à l’hélium, il est parti seul, a dû rester éveillé durant l’expédition de 5 jours, au dessus des glaces. De nombreux scientifiques ont participé à l’élaboration des équipements, dont le chercheur bordelais Hervé Henry qui a mis au point les six panneaux solaires pour l’alimentation électrique et le contrôle de la consommation d’énergie, sans intervention du navigateur. Il pensait arriver en Alaska, mais les vents l’ont détourné en Sibérie.

 

Briefing

Du 30 juillet au 2 août 2009, à Jonzac, s’est déroulée la coupe d’Europe de montgolfières, au-dessus des terres vallonnées et des vignes charentaises. Le premier jour, 45 000 spectateurs arrivent aux Antilles de Jonzac. Les champs transformés en parking, la foule se presse aux abords d’un grand espace dégagé. La compétition internationale rassemble 60 montgolfières durant quatre jours, à Jonzac puis à Angoulême, Cognac et Mainfonds Vers 17h, les 4x4 arrivent, équipage de trois à cinq personnes, remorque où sont entassés nacelle en osier, grosse bouteille de propane, enveloppe soigneusement pliée, brûleur, compresseur et cordages. Les organisateurs font ranger ces véhicules le long du champ d’où partiront les ballons. A 18h 30, les pilotes sont appelés pour le briefing de la compétition, les consignes, la destination; Angoulême (l’île aux vaches), les conditions météo, direction et force des vents suivant l’altitude. Quinze pays sont représentés. Les concurrents doivent effectuer un décollage groupé. Les pilotes engagés sont les acteurs du spectacle mais le directeur des vols est seul pour décider du départ, suivant les conditions météorologiques.

 

L’envol

Les spectateurs peuvent suivre les préparatifs qui se font calmement, suivant une procédure très stricte. Proches de leur véhicule, les équipiers déplient l’enveloppe. Une multitude de couleurs envahit le pré. Le gros compresseur envoie de l’air dans l’enveloppe qui se gonfle à un tiers de sa capacité. Le brûleur est ensuite arrimé à la nacelle par quatre canes qui le supportent, on le place sous la « bouche » du ballon. Une longue flamme orange de 3 à 6 m, fait un énorme bruit en s’engouffrant dans cet espace. Un double brûleur permet une ascension plus rapide. Sous l’action de la chaleur, l’air se dilate, l’enveloppe grossit, l’ensemble devient léger, soumis à la poussée d’Archimède. C’est le moment crucial, les techniciens se cramponnent à la nacelle, la redressent pour laisser embarquer le pilote. Certains attachent la nacelle au véhicule par les filins. On lâche tout. C’est l’envol, comme par magie, en silence puis sous les applaudissements des spectateurs. En l’espace d’un quart d’heure, les 60 montgolfières libérées s’élèvent dans le ciel bleu, occupent tout le firmament. Néophytes et passionnés crient leur admiration devant ce ballet si bien orchestré. Petits et grands se délectent du spectacle rare et poétique. La féérie visuelle est d’autant plus appréciée qu’il a fallu attendre plus de quatre heures le coucher du soleil, la température de cette chaude journée étant trop élevée. Les équipiers, dès l’envol effectué, se précipitent sur leur voiture et partent, le regard fixé sur leur « ballon » pour le récupérer au lieu de rendez-vous ou ailleurs !

 

Cherche bénévoles

Le 36ème championnat de France de montgolfières sera organisé en moyenne montagne, du 24 au 29 août 2010, dans le ciel du Haut-Lignon en Haute-Loire. L’organisation cherche des bénévoles disponibles deux jours avant la compétition afin de recevoir une formation, puis ils seront affectés à une équipe différente à chaque vol ou devront suivre les épreuves depuis le sol. N’hésitez plus ! Envolez-vous !

 

Pierrette Guillot