Pense à ton panier !

Chaque lundi il ne faut pas oublier de récupérer ce fameux panier indispensable à la ménagère et au bon fonctionnement de l’AMAP : Association pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne.

Rendez-vous chaque lundi à 18 h 30 (photo S. Papillon)
Rendez-vous chaque lundi à 18 h 30 (photo S. Papillon)

 

Une AMAP est une association classique loi 1901, qui naît de la rencontre d’un groupe de consommateurs et d’un ou plusieurs producteurs prêts à entrer dans la démarche, ils établissent entre eux un contrat. Le producteur, agréé par la charte des AMAP, s’engage à fournir des produits locaux de proximité et à pratiquer une agriculture raisonnée ou le plus souvent biologique.

Le prix du panier est fixé de manière équitable, il permet aux paysans de couvrir leurs frais de production et de dégager un revenu décent. Les lieux de distribution sont fixés pour convenir au plus grand nombre. Afin de permettre au producteur de se concentrer sur sa production, un comité de bénévoles est formé parmi les consommateurs, il comprend, un président coordinateur, un trésorier et des membres qui participent à tour de rôle à la distribution.

 

L’engagement du consommateur …

Il paye sa part de récolte à l’avance, en acceptant le partage des risques et des bénéfices pour la saison à venir.

Il doit venir chercher son panier au jour et à l’heure dits, prévoir retard, vacances. Communiquer en toute franchise et liberté ses bonnes remarques, ses questions ou ses insatisfactions. Les raisons principales de son adhésion sont le bien être : consommer des produits frais, de saison, bio, diversifiés, retrouver un certain lien avec les produits d’antan. Et une action citoyenne qui consiste à soutenir directement un agriculteur local.

 

…permet la sérénité du producteur

Grâce à la sécurité financière procurée par le règlement préalable, il doit :

– produire une diversité de légumes ou autre denrées pour composer des paniers variés. Tout ce qu’il cultive est vendu.

– Aviser ses partenaires en cas de problèmes exceptionnels qui affecteraient la livraison. Cette année, aux problèmes climatiques, s’est ajouté une incursion de chevreuils qui, en une nuit, ont dévasté la culture des choux. (Depuis, pour prévenir les dégâts futurs, les chasseurs ont clôturé les parcelles cultivées).

– Être ouvert pour expliquer le travail de la ferme, ce qui lui permet une valorisation sociale en travaillant et échangeant avec un groupe de personnes qu’il connaît.

 

Avantages du développement des AMAP

Ils peuvent se regrouper en trois axes, logiquement sain, économiquement équitable, socialement viable.

En plus des paniers de légumes il existe des contrats* pour obtenir des œufs, des volailles, du bœuf, du veau, du poisson, des pommes, du miel, du fromage etc.

Permettre d’apprécier une nourriture de proximité sans emballage, issue d’une agriculture bénéfique pour la biodiversité, protégeant les sols et l’eau, moins polluante, moins énergivore avec un retour des particularités alimentaires locales et régionales

 

Un peu d’histoire

En 1960, les mères de famille japonaises s’inquiètent de voir l’agriculture s’industrialiser. Elles créent des coopératives. En Suisse des fermes communautaires naissent, suivies en Amérique du nord et au Canada par le Community Supported Agriculture, puis de nombreux pays prennent le relais. Les jardins de Cocagne, chantier d’insertion pour jeunes en difficulté par le maraîchage biologique, naissent dans les années 1990, mais ils ont un objectif purement social.

En France, il faudra attendre le XXIe siècle pour que la première AMAP voie le jour, créée par un couple de maraîchers pratiquant la vente directe à Ollioules dans le Var. Lors d’un séjour aux États-Unis, dans les rues de Manhattan, ils découvrent des gens qui s’affairent autour de gros paniers de légumes sur le parvis d’une église. Ils trouvent l’idée intéressante et l’étudient sur place. Une prise de conscience de la malbouffe leur permet de présenter le concept. En avril 2001, le premier panier est vendu, le nom AMAP sera enregistré deux ans plus tard.

 

Paule Burlaud

 

*Panier de légumes 12 €.

 Œufs 4.80 € dz.

 Poissons 10 € le kg.