Chantons le printemps

C'est le printemps : alors, on danse ! ( blog Clair de lune)
C'est le printemps : alors, on danse ! ( blog Clair de lune)

Prenons le temps d’une ballade musicale pour fêter le renouveau de la nature.

 

Le printemps est célébré par la musique, les chants, les poèmes depuis la nuit des temps. « C’est le printemps, les arbres sont en couleur, dans les nids les petits s’égosillent tous en chœur » (Henri Dés). Alors par-delà l’Histoire compilons les mélodies qui consacrent cette saison.

 

Le printemps en musique

Qui n’a jamais entendu les concertos pour violon de Vivaldi, Les Quatre saisons ? La Primavera introduit l’œuvre, agrémentée de sonnets écrits par le compositeur : « Voici le printemps que les oiseaux saluent d’un chant joyeux, et les fontaines, au souffle des zéphyrs, jaillissent en un doux murmure. » Il existe aujourd’hui plus de mille versions de cette œuvre, arrangements pour jazz et transcriptions pour instruments variés. En 1913, Stravinsky avec le Sacre du printemps imagine un spectacle représentant un grand rite sacral de la Russie païenne à la gloire du dieu printemps. La chorégraphie de Nijinski et les Ballets russes de Diaghilev en feront sa gloire. Beethoven nous invite à rêver dans la nature aux accords de sa Symphonie Pastorale. Tchaïkovski compose en 1875 Les Saisons, suite de morceaux pour piano pour chaque mois de l’année. Pour le printemps, Le chant de l’alouette, Perce-neige et Les nuits de mai. On peut aussi citer Mozart, Smetana, Dvorak et autres compositeurs pour lesquels le printemps a été source d’inspiration.

 

Le sacre du printemps, ballet Northrop, chorégraphie de Nijinski
Le sacre du printemps, ballet Northrop, chorégraphie de Nijinski

Le printemps en chansons

Il est difficile de faire un choix, tant les airs se rapportant au printemps foisonnent dans les chansons populaires anciennes et contemporaines. Pour Charles Trenet « Y’a d’la joie, bonjour, bonjour les hirondelles », même si, dit-on, elles ne font pas toujours le printemps ! « Y a des violettes tant qu’on veut ; le ciel a mis son complet bleu et le rosier met sa rosette ; qu’est-ce qu’on attend pour être heureux ? » s’interrogeaient Ray Ventura et ses Collégiens. Pour Léo Ferré « Y a la nature qu’est tout en sueur, dans les hectares y a du bonheur, c’est l’printemps » et le poète colore ses vers d’une touche d’impressionnisme et de haute couture : « Y a la mer qui s’prend pour Monet ou pour Gauguin ou pour Manet ; y a la pluie qu’est passée chez Dior pour s’payer l’modèle Soleil d’Or ». Pour Jacques Brel, c’est le romantisme amoureux qui s’invite : « Au printemps, et mon cœur et ton cœur sont repeints au vin blanc ; pour une fleur, un sourire, un serment, pour l’ombre d’un regard en riant ». Claude François nous accueille chez lui car « Y a le printemps qui chante ». Le printemps est arrivé pour Michel Fugain et c’est la « belle saison ». « Le voilà le printemps, tout fleuri de lilas qui rapplique en dansant la java » se réjouit Edith Piaf. Et, n’oublions pas, Messieurs, ce qu’affirme Hugues Auffray « Les filles sont jolies dès que le printemps revient ! ». Enfin, avec Félix Leclerc entonnons L’hymne du Printemps : « Vois, les fleurs ont recommencé, dans l'étable crient les nouveau-nés, viens voir la vieille barrière rouillée endimanchée de toiles d'araignée. Les bourgeons sortent de la mort, papillons ont des manteaux d'or. »

 

Le printemps en comptines

Bien des chansons enfantines parlent du printemps « qui jette partout des pâquerettes. C’est le printemps, fleurit-fleurant qui fait venir les fleurs des champs », conte Anne Sylvestre. Pour une autre comptine « Après tout ce blanc vient le vert, le printemps vient après l’hiver, après le grand froid le soleil » (Claude Roy). C’est la saison des fleurs : « Pâquerette en collerette, Bouton d’or en toque d’or, Primevère en gilet vert, par les champs et les jardins : fêtez-le printemps ! ». Pour Anne-Marie Chapouton, « Chante le printemps, l’oiseau batifole, l’herbe folle sourit, la fleur endormie s’étire gaiement ». « On voit des nouveautés partout, regarde, une branche verte, ses feuilles sortent de l’étui », s’extasie Lucie Delarue-Mardrus. Michel Astre veut effacer l’hiver : « Mars arrive ! L’hiver est à la dérive, il s’en retourne au placard, Mars est là et ça repart ! Mars arrive, c’est la fête, presqu’on change de planète. » C’est une saison qui prend son temps et qui se laisse désirer : « Le printemps, à tous petits pas, en riant s’en vient là-bas, vêtu d’asphodèles et de lilas et coiffé de mimosas ».

 


Jean-Pierre Ducournau