L'important, c'est Larros

Un des 7 ports emblématiques de Gujan-Mestras, Larros offre un site unique avec ses cabanes ostréicoles et tout un environnement authentique.

Dès votre arrivée, vous respirez l’air iodé de la marée, vous embrassez cette esplanade : le port, les chantiers navals et ses petites cabanes où il fait bon déguster de savoureuses huîtres, arrosées d’un petit vin blanc. Suivez le guide !

 

Jadis

Le paysage était constitué de prés salés, de champs et de vignes .Mais, au XIXe siècle, en raison du développement de la pêche à la sardine, le 5 avril 1882, par décision ministérielle, le port est créé .À partir de là, toute une activité économique s’intensifie : chantiers navals, conserveries de sardines, les petites cabanes se multiplient. Le port était un port sardinier. Une véritable flotte de pêche était prévue pour traverser les passes. Deux pêcheurs et leurs filets formaient l’équipage des sardinières. Au retour, les sardines étaient vendues au port et à la criée. Mais vers 1950, celles ci se font plus rares et migrent vers des eaux plus chaudes. Cette activité reste toujours dans la mémoire des Gujanais et chaque été, ils se retrouvent pour festoyer lors des « sardinades ». Gujan devient ensuite la capitale de l'ostréiculture qui s’est développée grâce à une tempête où un bateau déballa sa cargaison d’huîtres.

 

L’esplanade

Un clin d’œil à son architecture ; la bande de terre, appelée terre-plein se termine à son extrémité par la croix des marins, érigée pour protéger les navires en mer. Observez d’un côté la puissance de l’Atlantique et les eaux du bassin, véritable mer intérieure où sont brassés 370 m2 d’eau dans les passes, au rythme des marées. Au centre : l’île aux oiseaux, les cabanes tchanquées, à gauche Arcachon, puis Andernos, à droite Biganos.

Attardez-vous quelques instants à la Maison de l’huître, un musée pas comme les autres. Plus de 20 000 visiteurs viennent chaque année découvrir la culture de l’huître, espèce hermaphrodite qui change de sexe chaque année.

La cabane l’Argonautique a pour objectif de construire et rénover les bateaux du bassin : 3 bateaux traditionnels dont le plus ancien, la pinassotte, à fonds plat; puis la pinasse à moteur, un bateau mythique qui existe encore et les bacs à voile, plus larges. Des régates avaient lieu toute l’année. Les Gujanais étaient très fiers d’être champions du monde mais comme le déclare un ancêtre : « Pas étonnant, des pinasses à voile, il n’y en a qu’ici ! » À quai, l’Argo 2 est construit pour le tourisme de plaisance. Les établissements Dubourdieu perpétuent la tradition puis dans ce grand hangar blanc et bleu, le chantier Guy Couach, créateur de la pinasse à moteur, fait naître de superbes yachts.

 

Les cabanes

Observez au dessus de chaque cabane, ce petit insecte volant, la coccinelle, présent partout : emblème de la ville. Avant, tout était couvert de vignes mais en 1908, la mortalité y sévissait et les habitants l’attribuaient au « barbot » qui désigne, dans le patois, un coléoptère. Ce terme péjoratif a été transformé en jolie coccinelle Ouvrez l’œil, elle vous portera peut être chance ! Les cabanes sont apparues il y a 150 ans ; elles devaient mesurer 6 mètres sur 4, disposées à un mètre les unes des autres, sans étage, construites en pin des landes pour les protéger du sel marin. C’est un lieu de travail et l’occupant ne peut l’utiliser comme habitation ; il doit exercer un travail par rapport à la législation qui peu à peu s’est assouplie et a permis de construire un étage : soit la cabane 301, face au Routioutiou où le propriétaire vous accueillera en grande convivialité.

Au cours de la promenade, vous verrez les naissains, placés sur les poches grillagées que l’ostréiculteur va vérifier en mer. Pour avoir l’huître dans son assiette, il faut attendre 3 ans ! Au bout de la jetée, un phare a été installé. Un feu rouge, en haut du mât vous guidera pour rentrer au port.

 

Larros, site exceptionnel, a fait l’objet de quelques convoitises avec des pressions immobilières mais les ostréiculteurs, fiers de leur joyau, ont su résister à tout, contre vents et marées. L’été, les fêtes de Larrostréa mettent à l’honneur le patrimoine ; les cabanes sont ouvertes au public, au rythme des bandas, ambiance et chaleur. Et bonne dégustation !

 

Élisabeth Gillon