Une histoire d’amitié           

Début 80, Éric Roux et Patrick Bazzani, passionnés de punk rock et inspirés par les Sex Pistols et The Clash ont un rêve. Donner la chance aux jeunes musiciens rock d’exprimer leur talent.

Sauveterre-de-Guyenne, capitale de l’Entre-Deux-Mers : Éric et Patrick montent un groupe et organisent les premiers concerts gratuits dans une grange désaffectée, puis dans la salle des fêtes de la ville. Une vingtaine de concerts. Foule en délire. Mais cette musique dérange et sonne trop fort pour cette ville aux allures tranquilles. Le maire arrête tout. Ce peut être alors la fin d’une belle histoire… Non ! Pour Éric, c’est la coupure du cordon ombilical et les prémices d’une belle aventure qui dure depuis 25 ans.

Bonnes rencontres

Le cocon se brise. Éric part conquérir Bordeaux. En mars 1988, le concert des Béruriers Noirs comble la salle des fêtes du Grand Parc. C’est l’acte de naissance de la Rock School. Parallèlement, Éric, passe le DEFA, diplôme d’état aux fonctions d’animation pour lequel il doit être porteur d’un projet professionnel. Enfin des chemins balisés pour réaliser son rêve ! Il veut proposer une formation artistique différente du Conservatoire et faciliter l’accession à l’apprentissage de la musique.En quête de lieu qui peut accueillir son projet, il découvre le théâtre Barbey à Bordeaux. Mai 1988, succès du premier concert de Ludwig Von  88.

Septembre 1988, la saison est lancée. Un triomphe ! 600 à 1 100 personnes par date.

Éric est en charge de la programmation et des relations publiques, Patrick de la gestion. Un programme exceptionnel avec des maisons de production les plus réputées de l’époque.

Décembre 1988, les groupes La Mano Negra, Les Garçons Bouchers et Happy Drivers défilent sur la scène de la Rock School Barbey.

Février 1989, 180 adhérents. L’association Parallèles Attitudes Diffusion est créée.

1990, l’association est reconnue d’éducation populaire et, soutenue par le Ministère de la Culture, elle reçoit une première subvention. L’activité se développe selon trois axes fondamentaux : la transmission et le soutien à la création, la programmation et la diffusion, l’information et l’animation.

À l’initiative de plusieurs actions

La musique rassemble les peuples. En1999, lancement de Musique et Quartier dont l’objectif est de soutenir de jeunes groupes de musiciens de quartiers prioritaires. Avec Bordeaux Tremplin, organisation d’un concours récompensé par des lots de 500 euros et participation à un concert d’artistes reconnus.

La musique comme vertu thérapeutique. En 2011, partenariat avec le centre Jean Abadie, le Pôle aquitain de l’adolescent qui accueille des jeunes en souffrance psychique et dans l’impasse.

La musique rend l’homme libre. L’association intervient en milieu carcéral depuis 1990. Ce n’est pas sans difficulté que de faire de la musique en prison. Il faut composer avec le règlement strict de l’établissement.

La musique, c’est toucher ceux qui n’ont pas les moyens. Pour pallier au manque de structures d’accueil et de matériel, le Bus Rock, atelier itinérant, permet à des groupes de musique de se perfectionner.

2006, développement du service civil civique. Les jeunes développent ainsi une première expérience dans le domaine de la culture.es missions de douze mois.

Aujourd’hui, la Rock School, c’est 18 permanents, 8 jeunes en service civique, 20 professeurs de musique et intermittents du spectacle, 450 adhérents à la Rock School et 950 autres pour les répétitions, une salle de 700 places entièrement équipée de son et lumière, 8 locaux de répétition, un studio d’enregistrement, un espace culturel multimédia, un bar accueil.

On peut s’initier, se perfectionner, improviser à la guitare, la batterie, la basse, au clavier, saxophone, aux percussions cubaines et africaines. Tous les rythmes sont permis : blues punk, rock’n roll, reggae, ska, funk, soul, hard rock, métal, hardcore, pop. On y apprend aussi le maniement des platines, le chant, la diction, la pose et le placement de la voix.

En quelques années, la Rock School est devenu un élément incontournable de la transmission et de la pratique des musiques populaires.

Marina Proupin