Un seul langage, la musique

S’il existe un langage universel, réunion des cœurs et des âmes, c’est bien celui de la musique : l’orchestre national de Bordeaux Aquitaine en témoigne.

L'ONBA en répétition avec le violoniste Nemanja Radulovic (photo J. Lacoste)
L'ONBA en répétition avec le violoniste Nemanja Radulovic (photo J. Lacoste)

Ici, pas de frontière, ni de discrimination : rassemblés sous l’impulsion d’un chef d’orchestre, des musiciens de nationalité et de confession diverses se côtoient chaque jour, dans un seul objectif, celui de promouvoir la musique. L’ONBA* compte 110 musiciens dont deux supers solistes détenteurs de prix internationaux : Vladimir Nemtanu et Mathieu Arama. Après quelques jours de répétitions, vient le temps de la représentation. Ce moment attendu de tous fait monter l’adrénaline. Dans les coulisses, l’un répète une dernière fois un trait délicat, l’autre met de la colophane sur son archet, d’autres encore soufflent dans leurs instruments pour les « chauffer », interprétant le plus souvent les passages en solo qui, le moment venu, devront être parfaits. Une joyeuse excitation s’empare du groupe. Pendant ce temps, la salle se remplit.

 

Traditions

L’auditorium tant attendu, conçu par l’architecte Michel Pétuaud-Létang et l’acousticien Eckhard Kahle, a été inauguré en janvier 2013. Confort et acoustique sont désormais au rendez-vous. Lorsque vous vous installez, vous découvrez sur la scène, des pupitres et des chaises vides, ne vous inquiétez pas, à l’heure dite et sous l’impulsion du régisseur de scène, les musiciens font leur entrée. Tous sont vêtus de noir et, tradition oblige, le frac accompagné du plastron et du nœud papillon blanc sont, pour les hommes, la tenue imposée. Pendant quelques secondes, chacun a le droit de palabrer, prenant ainsi ses marques. Subitement, c’est le silence. Le violon super soliste vient de faire son entrée .Il salue le public puis se tourne vers le hautbois solo qui lui donne la note la afin que chacun puisse s’accorder suivant un ordre préétabli. Cette formalité accomplie, le chef d’orchestre fait son apparition. Tous les musiciens se lèvent. Il sert la main du violon super soliste, monte sur son estrade, indispensable pour être vu de tous, et sous sa baguette, la magie commence. Pendant que le spectateur est à l’écoute, le musicien attentif au moindre geste du chef d’orchestre pénètre dans l’univers musical,  moment privilégié qui « donne des ailes à la pensée, un essor à l’imagination »**.

 

Vie de l’orchestre

L’ONBA à la chance de pouvoir aborder tous les répertoires, du baroque au contemporain. De plus, des ensembles de musique de chambre à géométrie variable se sont formés. Les musiciens accompagnent les opéras et les ballets dans le cadre de ce merveilleux théâtre construit au 18e siècle par Victor Louis. Cet orchestre se produit non seulement à Bordeaux, dans ses deux salles dédiées, mais aussi en plein air lors de la fête du fleuve ou celle du vin. Il transporte la musique dans toute la région du grand Sud-ouest, participe à des festivals, se produit à l’étranger. Véritable enrichissement pour le groupe, ces tournées se sont raréfiées. On ne peut que le regretter car, à travers son orchestre, c’est une partie de la vie culturelle bordelaise qui s’exporte, véhiculant l’image d’une grande métropole aux activités riches et de grande qualité.

 

Une nouvelle ère

La saison 2013-2014 vient d’accueillir un nouveau directeur musical et chef d’orchestre permanent, de nationalité anglaise : Paul Daniel. Son projet musical et son charisme ont retenu tous les suffrages. Il succède au jeune chef d’orchestre Kwamé Ryan, appelé à d’autres fonctions. Le directeur musical se doit de diriger l’orchestre pour 15 représentations, les autres spectacles étant assurés par des chefs invités reconnus mondialement. Il assure la programmation, choisit les solistes et les chefs invités, organise les déplacements en région, en France et à l’étranger. Il est entouré d’un administrateur artistique et de son assistante, d’un manager de production, de deux régisseurs, d’une secrétaire, de deux bibliothécaires et trois techniciens.

Souhaitons à l’ONBA de pouvoir assumer pleinement sa mission hors du territoire.

Jeanine Lacoste

 

* ONBA : Orchestre National Bordeaux Aquitaine

**Platon : poème sur la musique