Numéro 100

Qui l'eût cru ? En 1989, une journaliste à Sud Ouest d'une quarantaine d'années proposait, avec sa voix cassée, de créer un atelier de journalisme au professeur Choussat, alors Secrétaire général de l'OAREIL et responsable de l'Université du temps libre d'Aquitaine. Audacieuse initiative. Une telle activité n'existe nulle part ailleurs dans ce genre de structure. Sans soutien, sans appui, elle ne doutait de rien. Comment pourrait-elle réaliser cette originale ambition ?

Danielle Bérard, devenue vice-présidente de l'OAREIL, s'est intéressée à cette nouveauté et a pris ce challenge au sérieux. Elle a même convaincu l'ancien directeur technique de France-Soir pour qu’il donne une impulsion à la mise en page.

Dans un premier temps, Sud Ouest a prêté un local dans ses bâtiments, rue de Cheverus pour abriter chaque semaine la dizaine d'étudiants inscrits. Ils avaient même pris l'habitude de fréquenter la cafétéria pour créer des liens le temps du déjeuner.

Au fil du temps, les oiseaux ont fait leur nid et le n°1 du Journâge a vu le jour. Enthousiasme, bonne humeur, complicités et désaccords ont uni ces journalistes amateurs. « Journaliste pour le plaisir » a souligné l'un des adhérents tandis qu'un autre précisait : « Il faut se lâcher pour écrire, c'est alors qu'on est le meilleur ». Le Petit Observatoire a ainsi pris forme avec un dossier précis par numéro. Et trêve de modestie, il s'est assez vite baptisé L'Observatoire.

Un solide noyau et des participants motivés n'ont pas cessé de se relayer autour de la créatrice. C'est ainsi que depuis 28 ans, plus de 200 journalistes amateurs se sont succédé pour animer les colonnes de L'Observatoire.

Il n'est alors guère surprenant que le dossier de ce centième numéro s'intéresse au temps. Le passé y tient une grande part : la vie au XIXe siècle dans une ferme de Savoie, le témoignage d'un horloger, d’un instituteur centenaire et d’un biographe qui aime citer Proust « Nous ne traversons pas le temps, nous le transportons avec nous. » Sachez aussi qu'un détenu, même condamné à une courte peine, le reste à vie. Voyez comme la généalogie peut vous apporter doutes et surprises. Il suffit de s'y plonger. Une formation peut vous apprendre comment gérer votre temps, une exposition comment fonctionne la mémoire et un Café à chats comment vous détendre. Précieux enseignements pour ne pas perdre votre temps.

À vous de trouver des repères dans le temps parce que vous savez bien que l'éternité, c'est long surtout à la fin. Alors vivez...

Brigitte Ravaud-Texier

* Office aquitain de recherches, d'études, d'information et de liaison sur les problèmes des personnes âgées.

 

 

Tout l'atelier de journalisme remercie vivement Jean Jacques Amyot et son équipe pour avoir permis une édition tout en couleur du centième numéro de L'Observatoire.