Du style pour les belles gueules

Au cinéma, certains chapeaux sont aussi célèbres que le film qui les a fait connaître. Au fil du temps, ils sont devenus indissociables des personnages et des acteurs qui les ont portés.

par Muriel Braine

Que reste-t-il des chapeaux cultes ? Certainement notre amour pour le cinéma et les visages mythiques qui les ont portés.

De Charly Chaplin à Marlon Brando, de Gabin aux belles gueules du cinéma moderne, d’Audrey Hepburn à Romy Schneider, toutes les formes de chapeaux ont gravé un style inoubliable que le temps n’efface pas.

 

Clochard, cowboy, gangster, détective…

Le chapeau melon aurait initialement été conçu pour le peuple et les travailleurs en raison de sa solidité. Mais à la fin du XIXe et au début du XXe siècle, il connait un grand succès auprès de l’aristocratie anglaise et devient très vite le symbole de la réussite et de la respectabilité.

 

Il se fige alors sur la tête de Charlot en version élimée pour incarner ce vagabond aristocrate burlesque que nous aimons tant. Dans un autre style, il accompagne aussi à la même période les péripéties de Laurel et Hardy pour atterrir, quelques années plus tard, sur la tête d’un John Steed au flegme britannique dans Chapeau melon et bottes de cuir.

Puis c’est au tour d’Humphrey Bogart d’immortaliser le style gangster du Borsalino. Ce chapeau à larges bords portera le nom de son créateur Borsalino, puis celui de Fedora ou de Stenton suite aux diverses évolutions apportées à la version d’origine. Les fameux chapeaux de cowboy à l’honneur dans les westerns sont aussi issus de ces différents modèles de créateurs.

Ainsi les looks de John Wayne dans les westerns, de Bogart dans Casablanca, puis celui de Marcello Mastroianni dans la Dolce Vita et de Gabin dans Quai des brumes restent à jamais gravés dans nos mémoires.

30 ans plus tard, on retrouve le Borsalino en France sur les têtes mythiques d’Alain Delon et de Jean-Paul Belmondo dans le film portant le même nom que le couvre-chef emblématique. Dès lors, il est à jamais associé à l’image de la mafia. Et pourtant, en 1981, lorsqu’il se retrouve sur la tête d’Indiana Jones, le professeur d’archéologie le plus culte du cinéma, l’image du Fedora se fait aventurière.

 

Et n’oublions pas la drôle de casquette de tweed de Sherlock Holmes : le deerstalker. Ce béret campagnard dont le nom signifie littéralement en français « traqueur de cerfs », est devenu l’emblème voire le stéréotype du chapeau de détective dès lors que le cinéma s’en est emparé en coiffant la tête du célèbre Sherlock. 

Du chic et de l’élégance

Si la plupart des chapeaux d’acteurs portent un nom, il n’en est pas de même pour ceux qui coiffent les têtes de nos actrices emblématiques. Elles sont habillées par de grands couturiers ou des modistes de renom et les leurs, merveilleux chapeaux, ont souvent été conçus sur mesure à partir de styles préexistants (cf. encadré) .

 

Dans l’histoire du cinéma, nombre d’actrices ont porté des chapeaux pour incarner des rôles mais les premières images qui surgissent dans nos têtes sont sans hésitation les grands chapeaux de la divine Audrey Hepburn ou ceux de la merveilleuse Romy Schneider.

Ainsi le flamboyant chapeau de My Fair Lady, conçu et réalisé par Pauline Adam de la Bruyère, dite Paulette, la célèbre modiste au service du milieu artistique de l’époque rivalise de charme et de chic avec le chapeau noir aux grandes plumes blanches de Givenchy porté par la jolie Holly dans le film Diamants sur Canapé.

Romy Schneider a porté toutes sortes de chapeaux selon les différents rôles qu’elle a joués. Dans le film La Banquière, les chapeaux du Paris des années Charleston sont à l’honneur. Dans César et Rosalie, c’est un chapeau de paille qui confère à la belle Rosalie le look nature et décontracté qu’il inspire.

Plus récemment, la capeline est de retour pour Anne Parillaud dans Nikita de Luc Besson en 1990. L’élégance du chapeau n’empêchera pas la jeune toxicomane de manier les armes à feu et de mener des combats au corps à corps !

 

Avec la disparition du port du chapeau dans la vie quotidienne, les films qui ont émergé ces trente dernières années ne coiffent presque plus les héros de chapeaux. Mais les modes et les styles changent et se renouvellent… Il est à parier que les chapeaux cultes se réincarneront sur de nouvelles belles gueules qui éclabousseront l’écran !

 

 

La capeline

La capeline : elle désigne au XXe siècle un chapeau à large bord très élégant. Au XVIIIe siècle, c’était un chapeau de paille ou de crin à larges bords, à fond plat, doublé de soie et garni de plumes

Le bibi

Le bibi : c’est un chapeau de petite dimension qui se répand vers 1830. Le bibi est maintenu à l’aide d’épingles ou d’attaches. Dans les années 60, l’élégante Jacky Kennedy porte régulièrement un bibi.

La toque féminine

La toque féminine : elle apparait sous François 1er. Elle est formée d’une calotte cylindrique renforcée par un petit bord rigide. Elle se démocratise à la fin du XIXe siècle grâce à la mode des coiffures et chignons bouffants. Dans les années 30 et 50, elle est peu profonde et se fixe à l’aide d’épingles ou d’élastiques cousues à l’intérieur.

 

La cloche

La toque féminine : elle apparait sous François 1er. Elle est formée d’une calotte cylindrique renforcée par un petit bord rigide. Elle se démocratise à la fin du XIXe siècle grâce à la mode des coiffures et chignons bouffants. Dans les années 30 et 50, elle est peu profonde et se fixe à l’aide d’épingles ou d’élastiques cousues à l’intérieur.

La cloche : c’est un chapeau féminin en forme de cloche qui emboite bien la tête et cache le front.

Les femmes le portent enfoncé jusqu’aux sourcils dans les années 1925.