Éditorial

Ola !

« Nous sommes tous des juifs allemands » : qu’en termes provocateurs ces choses-là sont dites. Daniel Cohn-Bendit n’a certes pas hésité à exagérer la situation par le verbe, en mai 68. Les crises d’identité, d’idéologie et de pouvoir ne datent, hélas, pas d’hier.

L’Espagne en a connu son lot. La guerre civile, le régime franquiste, les conflits d’intérêt : raisons politiques et économiques se sont imbriquées pour pousser certains espagnols hors de chez eux. Bordeaux, assez proche de leur frontière en a accueilli un certain nombre au fur et à mesure des années. Des générations entières s’y sont succédées et se sentent désormais françaises.

Nos journalistes se sont lancés avec passion sur les traces d’un ancien immigré espagnol à Bordeaux. Ils se sont aussi intéressés à l’accueil des réfugiés espagnols dans la capitales de l’Aquitaine. Certains rescapés du Cantarbria, bateau espagnol, échoué au large de Lacanau sont venus s’ajouter à la liste des nouveaux résidents français.…

Notre propos n’est pas de s’appesantir sur l’historique des relations franco-espagnoles. Comment oublier que l’Espagne est le pays du soleil, des couleurs, des chants, des danses, des tapas, des rires, des pleurs parfois. Les magasins de mode espagnole abondent à Bordeaux. Ils rivalisent d’éclat de d’originalité. Rien de tel pour inciter notre journaliste à prendre prétexte de son reportage pour s’y équiper de pied en cap. Les rythmes et les l’ambiance des danses espagnoles vous entraînent dans leur élan, des claquettes aux castagnettes.

Faites un détour par l’Institut Cervantès, haut-lieu de la culture ibérique à Bordeaux. Feuilletez les livres proposés dans les librairies espagnoles. Prenez le temps d’en saisir l’atmosphère et laissez vous porter par le charme.

Le peintre Goya a longtemps exposé ses eaux fortes au Centre Jean Moulin, à Bordeaux. Son style brutal et quelquefois visionnaire ne vous déchire-t-il pas le cœur ?

Les associations espagnoles existent à Bordeaux pour souder et perpétuer l’esprit de leur pays. Fortes de leurs traditions, elles sont aussi sources d’intégration. Elles cherchent à faire participer leurs adhérents à la vie de leur pays d’accueil.

Espagnols français, quelle est donc votre âme ? La réponse n’est pas facile. Il est vrai que le verbe aimer est difficile à conjuguer. « Son passé n’est pas simple ; son présent n’est qu’indicatif et son futur toujours conditionnel. »
Hasta luego, citoyens du monde.

Brigitte Ravaud Texier

 

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