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Observatoire

La création d’un journal et le faire vivre et perdurer est toujours une aventure

 

Il y a un peu plus de 25 ans, « Une journaliste se morfondait dans la salle de rédaction d’un quotidien régional. Elle n’arrivait pas à se couler dans le moule de l’entreprise et se sentait frustrée dans ses élans créateurs. Ce n’est pas pour autant qu’elle allait renoncer  à sa profession… », ainsi s’exprimait Brigitte Ravaud - Texier, en 2009.

 

Création d’un journal

Elle décide alors de créer un journal. Elle le propose au professeur Choussat, qui préside alors l’Université du temps libre de Bordeaux, l’idée lui convient, c’est le début d’une longue aventure. L’atelier de journalisme est née. C’est ainsi qu’un groupe de seniors seretrouve à l’automne 1989 dans une salle de l’Université.

Claude Chappes en était « Réunie autour de Brigitte […], la douzaine de candidats se voit révéler quelques règles fondamentales applicables au journalisme, fut-il amateur : vérification scrupuleuses des sources, accroche, intertitres, style naturel, […]. Mais il ne suffit pas d’écrire, même bien, il faut publier pour obtenir l’écho du lecteur… s’il vient !  C’est ainsi que naît, le 1e juin 1990, le numéro zéro du Journ’âge, allusion à l’Université du 3e âge, ancêtre de l’UTL…»  Le suivant paraît en avril 1991 sous le nom de Petit Observatoire. Quelques années plus tard, l’équipe en place considère qu’il n’est plus si petit et décide d’abonner. Il devient L’Obervatoire « Revue des curiosités et des cultures ».

 

Quelques souvenirs

Plus de 250 personnes ont participé aux travaux de l’atelier depuis sa création. Certains y ont fait un bref passage, n’ayant pas trouvé exactement ce qu’ils cherchaient, d’autres ont abandonné au bout de quelques années, désireux pour certains de découvrir de nouvelles activités ou, hélas, atteint par la maladie, d’autres enfin, toujours aussi enthousiastes, renouvellent leur adhésion d’année en année.

Donner la parole à certains parmi tous ceux qui ont activement participé à la vie de l’atelier est sans doute une des bonnes façons de présenter L’Obervatoire.

Lectrice compulsive du Monde, comme elle aimait se présenter, Hélène Postel a rejoint l’atelier en octobre 2001. « Proche de la retraite, il faut s’organiser. Direction de l’UTL. Miracle : atelier de journalisme. Je m’inscrits immédiatement. Je me vois déjà, élaborant des revues de presse, découvrant les tournures d’esprit et les tics des journalistes aguerris, un poste d’observation, quoi ! Pas du tout ! Ils m’ont mise au travail dès la première réunion. Le dossier porte sur les artisans. “Tu as un tonnelier au bout de ta rue. c’est pour toi !” »

Cette mise en route, un peu rapide sans doute, est néanmoins très formatrice. Tous conviennent qu’après les quelques consignes et règles données par Brigitte la confrontation rapide au terrain est bénéfique.

« Ayant fréquenté le monde de la communication, Bruno Juillard, décide de s’inscrire à l’atelier de journalisme pour connaître l’envers du décor et mieux comprendre les médias. » Lui aussi est vite mis dans le coup. « Cette année je ne serai pas spectateur mais acteur de mon apprentissage grâce aux articles que j’écrirai. Et déjà un premier à rédiger ! Prise de rendez-vous, connaissance du sujet, préparation et réalisation de l’interview, vérification des sources… Première leçon : un article c’est beaucoup de travail en amont ! »

René Sarrazin a eu un tout autre parcours, mais lui aussi a décidé de passer de l’autre côté du miroir « Dans ma vie professionnelle il m’arrivait d’être interviewé par des journalistes sur le trafic du port de Bordeaux. Parfois la lecture de leurs articles était décevante […]. Il m’arrivait d’être furieux si une anecdote prenait le pas sur le fond de l’entretien. » En septembre 2006 il rejoint l’atelier. « Peu après je me retrouve au milieu d’un groupe fort sympathique où personne ne se prend au sérieux. D’emblée, Brigitte met les nouveaux au courant : il ne s’agit pas de cours magistraux sur la presse à travers les âges mais de participer, tous, à la rédaction d’un magazine L’Observatoire. Nous allons devenir journalistes amateurs. »

L’Obervatoire fête ses noces d’argent avec l’actualité, encore jeune et toujours en pleine santé il va allègrement son petit bonhomme de chemin pour le plus grand plaisir de ses journalistes et de ses trop rares lecteurs.

 Roger Peuron