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Kiosque

Le kiosque prend place en dernière position pour la diffusion des journaux.

  Un kiosque bordelais (D. Scherwin-White)

Cet édicule, au nom d’origine turque kyöchk, est une petite boutique isolée, construite sur le domaine public. D’architecture unique et de même couleur foncée pour tous les kiosques. Ouverts à tout vent, ils attirent le chaland par leur facilité d’accès. Mais, quel est le statut territorial de cet édifice ? Curieux, L’Observatoire est allé à la rencontre d’un kiosquier ou diffuseur de presse, en ville.

 

— L’Observatoire : Qui est le propriétaire d’un kiosque ?

— Le kiosquier : C’est la société Mediakiosk, leader français de l’installation et de l’exploitation des kiosques à journaux en France, en accord avec la Mairie, qui choisit l’emplacement pour toute nouvelle installation ou le déplacement d’un kiosque si nécessaire, sans prendre en compte le désaccord de certains commerçants d’avoir un commerce pas loin de leur vitrine. Certaines mairies refusent quelquefois toute installation.

 

— Quel est donc votre statut commercial ?

— Nous sommes gérants ou travailleurs indépendants, sans horaire fixe. Nous payons un loyer à Mediakiosk qui finance l’installation et la maintenance. Nous n’avons pas de possibilités de transformation des locaux (tel que le fleuriste ou le vendeur de sandwiches). Nous recevons une formation de gestion administrative et surtout commerciale vis-à-vis des consommateurs… Si vous regardez un kiosque à journaux, la presse féminine se trouve à gauche, masculine à droite et devant le comptoir ou la caisse, les gros titres et les quotidiens. Toujours sur le devant de caisse, à gauche la presse jeunesse et généralités féminines, à droite la finance, l’économie, l’informatique, PC, pro, jeux, bricolage. Nous pouvons agencer cette distribution selon les principales demandes de la clientèle et de la lisibilité de cette présentation. Pour étoffer le chiffre d’affaires, nous pouvons ajouter le PMU, la Française des jeux, les cartes postales, la bimbeloterie.

 

— Quel est le cheminement de la presse jusqu’à vous?

— En premier lieu, se trouvent les éditeurs, puis les distributeurs et enfin, nous les diffuseurs. Les éditeurs, seuls décisionnaires, imposent leurs titres et les quantités, ce qui quelquefois nous limite dans nos ventes ou réapprovisionnement. Nous ne pouvons pas refuser un titre quel que soit le contenu ou les orientations. Les Messageries livrent la presse de bonne heure le matin. Â l’ouverture du kiosque, nous récupérons la livraison. Après un contrôle rapide, le plus urgent est la mise en place des quotidiens afin d’être prêt pour une clientèle matinale. Vient ensuite la mise en place des autres publications, le retrait des invendus et l’établissement du bordereau de retour.

 

— Que faites-vous des invendus ?

Chaque soir Les Messageries viennent les récupérer accompagnés du bordereau de retour. Avec une clientèle de passage, diverse selon les heures de la journée, la vente de la presse est souvent différente chaque jour. Pour chaque âge, il y a une presse bien spécifique. Il existe 4 500 titres en cours. Chaque année, 300 apparaissent et autant disparaissent. Ce qui s’équilibre.  La presse papier a encore l’avantage d’être plus détaillée que le numérique.

 

— Votre clientèle est diversifiée, quelle est-elle exactement ?

— Ouverts tôt le matin, nous sommes sur le chemin des travailleurs. Puis viennent les lecteurs matinaux du quartier appréciant la proximité du kiosque. En rendant des petits services à certaines personnes, âgées ou pas, tels que garder leur panier afin de les soulager dans la continuation de leurs courses, ou pour d’autres, mettre les journaux de côté durant une absence de quelques jours, nous parvenons ainsi à les fidéliser. Dans la journée nous sommes sollicités par des demandes de renseignements des touristes un peu perdus dans leur promenade. La clientèle de l’après-midi est différente, faite de promeneurs occasionnels profitant de leur passage pour acheter revue ou mensuel ou que la lecture d’un titre ou d’une affiche attire, ils n’ont pas de commerce attitré. C’est une clientèle beaucoup plus diffuse et ingérable.

Alors, laissons notre kiosquier à ses clients.

Claude Garetier