Le roller, un état d'esprit

Roller endiablé pour Éléna et Charlotte (photo de F. Bergougnoux)

 

Les pratiquants de ce mode de déplacement, jeunes ou plus âgés, appartiennent à un monde empreint de zénitude.

 

Qui n’a pas croisé sur les quais, à Bordeaux ou sur une piste cyclable, des filles ou des garçons en rollers, avançant pleins d’allure en toute décontraction. Branchés sur leur musique favorite, parfois sac au dos, ils s’échappent manifestement de leur quotidien.

Tour à tour, l’impulsion sur chaque jambe se traduit pour les meilleurs d’entre eux par un zigzag élégant, qui les propulse vers l’avant. Sont-ils à la recherche d’un épanouissement personnel, d’un moment d’évasion précieux ou tout simplement d’une activité physique captivante ?

 

Activité sportive

Le patinage à roulette est une façon de se déplacer, essentiellement de loisir, qui consiste à se mouvoir sur des chaussures montées sur roues. Le roller de balade dit parfois roller fitness est le plus adapté pour faire vos premiers pas dans le monde de la glisse. Il est conçu pour une pratique douce, des promenades en ville ou sur les routes de campagne, parfois pour se rendre au travail.

Il est adopté aussi pour l’exécution de figures. C’est le roller street, un univers underground et il faut distinguer aussi le roller vitesse qui permet de pousser au maximum les limites de ce sport.

Comment bien s’équiper et au meilleur prix ? Le choix d’une paire de roller dépend de la pratique envisagée et des qualités techniques attendues. Pour un usage loisir, il faut compter près de 100 € pour acquérir des chaussures de qualité, dites souples. Cela vous permettra de rouler longtemps sans avoir mal aux pieds. Les roues ont un diamètre qui dépend de la discipline, 72 mm pour une activité de loisir et 110 mm pour les courses de vitesse. Elles sont au nombre de quatre dans le standard actuel.

 

Vécu de jeunes ados

Charlotte 11 ans et Éléna, bientôt 13 ans, habitent à 25 km de Bordeaux. Un de leur loisir préféré est le roller qu’elles pratiquent le week-end et parfois le soir après l’école sur les pistes cyclables de leur commune. Leur plaisir est de glisser sur les quais bordelais, moment d’évasion suprême dans ce bel univers citadin qui les change de leur quotidien.

Charlotte adore ce mode de locomotion qu’elle commence à bien maîtriser. « Il m’apporte un grand espace de liberté, surtout en pleine nature avec parfois des sensations enivrantes. Quand je roule très vite, le visage au vent, j’ai l’impression de voler ! Dans cette situation, mes capacités me paraissent décuplées. J’avance rapidement sans effort apparent. Suis-je pour autant une superwoman ? Je le crois un instant. Mon plaisir est plus intense quand je peux le pratiquer avec ma sœur. En avançant, côte à côte, je me sens en pleine harmonie avec elle, avec parfois un bel esprit de compétition quand on se livre à de petites courses. Ce challenge est sympa même si elle gagne toujours mais je ne désespère pas de la battre quand je serai plus grande ! »

Éléna est également fan de cet exercice : « Je suis une fille assez casse-cou, qui grimpe facilement aux arbres. Avec les rollers, je n’ai jamais véritablement peur de tomber. Il est vrai que des protections aux genoux et aux coudes, ainsi qu’un bon casque assurent l’essentiel pour la sécurité de cette pratique qui reste périlleuse. Cela n’a pas empêché quelques belles gamelles dans un moment d’inattention, face à une situation imprévue mal négociée. Ce sport est avant tout pour moi un moment de détente. Une heure d’activité correspond à un effort physique soutenu. Une bonne douche derrière et je suis remise à neuf pour aborder la semaine qui s’annonce. Cela me permet d’évacuer le stress du travail à l’école et la pression des évaluations. J’éprouve alors un sentiment de plénitude et de délassement mental et physique. Quand le temps est beau, faire du roller, c’est trop top ! »

Danielle Bigata a immortalisé cette pratique en créant une sculpture en bronze, intitulée Le petit roller, visible à l’Artothèque de Gradignan parmi les œuvres transmises en donation à cette commune. Quel bel hommage rendu à ce mode de loisir !

François Bergougnoux

Le petit roller : une des nombreuses œuvres de Danielle Bigata

(photo de F. Bergougnoux)