Folles journées

Au Rocher de Palmer: tout se crée et se décide pour le Carnaval
Au Rocher de Palmer: tout se crée et se décide pour le Carnaval

En attendant les beaux jours, on s’amuse…en  préparant le Carnaval  de Bordeaux. Cette année, ambiance Flash ! 

 

Dans les villes françaises et dans le monde, la fin de l’hiver donne lieu à des réjouissances variées, ludiques, des danses, des parades, c’est une explosion de couleurs. On célèbre les jours qui s’allongent, la lumière vive du soleil enfin revenue après la grisaille. Le carnaval, lancé en 1996  par la Ville de Bordeaux, est inscrit à l’inventaire du patrimoine immatériel français. Depuis trois ans, il est organisé par Charlie Le Mindu, connu pour ses sculptures capillaires exposées à la Base sous-marine, l’an dernier. Il s’est inspiré de toutes les traditions carnavalesques, défilé de chars, déguisements, masques ou maquillages 

 

Le Carnaval de Bordeaux 

 Les deux derniers carnavals originaux: « Monstre », puis « Gonflé » et cette année le thème s’inspire de l’arrivée prochaine de la ligne à grande vitesse : Flash pour la vitesse, les paillettes, le métal, la rapidité de l’éclair ! Carnaval moderne ! Carnaval des deux rives !

Les photos sont de D. Sherwin White et P. Guillot

J-15 : L’observatoire s’est rendu rive droite, au Rocher de Palmer. C’est dans ce centre culturel, dans l’espace du bar et le long des passerelles qui y conduisent, que tout se décide et se crée. 15 personnes dont 5 designers, des jeunes faisant le service civique et des bénévoles réalisent les costumes des danseurs. Guillaumit, artiste reconnu  pour ses dessins futuristes aux personnages- robots colorés et aux têtes carrées, a créé le visuel en 3D, diffusé en affiches. Il dirige les préparatifs. Tout est bien réglé : production de 50 chapeaux et de manchettes. Ce n’est pas un mince travail que de faire les découpes de tous les modèles dans du carton par un premier groupe, l’encollage du papier sérigraphié aux différents motifs, à la table voisine, puis agrafer les aiguilles noires et rouges et les fleurs de métal argenté réalisées en feuillard blanc ou noir . L’artiste est toujours prêt à répondre aux interrogations : faut-il placer ces fleurs devant et derrière?. Toutes les pièces d’un même chapeau étant fixées, c’est la joie, Èric admire le résultat, se photographie avec, pour juger de l’effet ! Mais il reste encore bien d’autres chapeaux à terminer. La journaliste de l’Observatoire s’échappe, les laissant à leur joyeuse ambiance.

J-8 : C’est dans l’autre centre culturel de la rive gauche, la Rock School Barbey, que se met au point toutes les musiques et danses. Mais aussi dans quatre centres d’animation des quartiers :plus de 500 costumes y seront réalisés. L’observatoire est allé à Bordeaux Sud, jeudi après- midi. Sont réunis 8 enfants entourés de 6 moniteurs et  deux mamans. Ambiance coloriages ou collages de bandes de papier argent. Chacun réalise et décore son plastron, la couronne de fleurs en feuillard blanc et noir ou le chapeau pointu. L’observatoire s’est aussi rendu à Zébra 3, un atelier pour artistes ; traitement du bois et métaux, quai de Brazza. L’artiste Guillaumit y termine la platine de DJ qui sera placée avec tous les accessoires sur le char. 

J -2 : Derniers préparatifs

Du Rocher de Palmer : dernières infos

La « Master Class » Hip Hop, menée par la compagnie de danse Hors Série-Hamid Ben Mahi :dernières répétitions en costumes

Les chorégraphies des danseurs de la compagnie Lullaby dirigées par Alain Gonotey sont terminées. Essaie des chapeaux et manchettes.

Charlie Le Mindu et son équipe sont lancés dans la fabrication de 3 costumes en métal pour 3 danseuses de la compagnie Lullaby

La finition du char supervisée par Guillaumit.

Un grand moment de musique à la Rock School Barbey : la rencontre entre le groupe de rock Mamoot et les enfants des centres d’animations de la métropole bordelaise. Mamoot, plus qu’un simple groupe de musique, c’est un concept nouveau. « Et si nous sortions des standards du rock ? Et si les petites oreilles se mettaient à écouter du rock psyché et du grunge ?»

Valérie, de la Fabrique Pola*, est venue prêter main forte à l’organisation du carnaval. Valérie est  une artiste qui travaille sur le métal, de sa mise en forme à la gravure  

Jour J

Départ à 14h, comme prévu : en tête du cortège les trois danseuses, en collants couleur chair, habillées seulement de drôles de bottes et casque en métal, puis les cinquante danseurs en noirs ou avec une chasuble rouge aux motifs flash et les chapeaux surdimensionnés qu’ils devaient maintenir d’un geste gracieux, à cause du vent très fort. Suivent les groupes de musique habillés de noir et têtes argentées. Les danseurs de hip hop, couleur vert printemps souligné de zigzag métalliques : Ils font une performance, en faisant des figures acrobatiques sur l’asphalte, à tour de rôle et pendant deux heures que dure le trajet, tout au long des rues. Dans une ambiance antillaise, couleurs orange, jaune et blanc, faisant déjà penser aux couleurs de l’été. A l’arrivée du défilé, sur la place devant l’hôtel de ville, nouveau spectacle, déchaînement de rondes, et un grand karaoké. La foule venue nombreuse ce dimanche après-midi est enthousiaste.

Les journées de vacances des jeunes bordelais ont été mises à profit pour créer, s’amuser et réaliser une très belle parade, le 5 mars. 

Pierrette Guillot

* La Fabrique Pola, est une fédération regroupant 19 structures autour des arts visuels et graphiques sur la zone de Bordeaux métropole. Elle dispense des formations professionnelles, offre du conseil et un suivi juridique, et dispose d’un lieu de diffusion pour se rencontrer et faire valoir les artistes et œuvres qu’elle défend.