Réussir son contrat

Le bridge est un jeu de carte passionnant, demandant une bonne capacité d’analyse, de stratégie et de mémoire.

 

 

De gauche à droite:françois Baléro, Bernard Pelaborde et Alain Roschewitz en cours de partie, cartes du mort étalées. (photo D.Sherwin-White)
De gauche à droite:françois Baléro, Bernard Pelaborde et Alain Roschewitz en cours de partie, cartes du mort étalées. (photo D.Sherwin-White)

 

 

Quel plaisir de jouer régulièrement au bridge, une fois maîtrisé ses bases complexes et acquis l’expérience indispensable ! Bien sûr, cela est particulièrement vrai quand on gagne, mais ce jeu apporte bien d’autres satisfactions : solutions trouvées face à des situations critiques, bonne entente avec son partenaire… mais la déception est possible aussi ! Au-delà de l’intérêt de faire fonctionner ses neurones, les échanges avec les joueurs, souvent chaleureux, avant et après la partie, sont une des raisons de se retrouver deux/trois fois par semaine.

Il est possible d’apprendre le bridge seul, en s’appuyant sur les nombreux ouvrages1 et les informations disponibles sur Internet mais pour progresser véritablement, une formation est indispensable. On peut jouer au bridge entre amis mais les plus passionnés se retrouvent dans des clubs.

 

Convivialité

Dans une ambiance sympathique, le club de Cestas2 accueille dans la convivialité, tous les lundis et jeudis après midi, trente à quarante joueurs, dans le cadre champêtre de la salle des Sources, mise à disposition par la mairie. Parmi eux, François Baléo, ancien président et figure emblématique, donne des cours appréciés, tous les jeudis matin. Il sert de référence au responsable actuel, Bernard Pelaborde et à l’arbitre Alain Roschewitz.

Pour Bernard, « ces rencontres bihebdomadaires se déroulent dans un climat de bonne humeur. Avant la partie, les joueurs se retrouvent joyeusement autour d’un café. Les repas pris en commun et les sorties festives renforcent le sentiment d’appartenance à un groupe. Vient ensuite le moment du jeu où l’envie de gagner l’emporte, nécessitant concentration et bonne entente avec le partenaire. Une exclamation s’échappe parfois marquant un joli coup ou une incompréhension fatale. »

Pour participer, il faut être à jour de sa licence (28 euros) de la Fédération française de bridge (FFB)3, de la cotisation du club (15 euros) et s’acquiter d’un droit de table de trois euros.

Alain assure l’arbitrage. « Avant la partie, je mets en place un tableau équilibré des paires de joueurs qui vont se rencontrer. Pendant le tournoi, je suis le garant du code du bridge, de la bonne tenue à table, du respect des délais… Sur appel des joueurs, pour assurer l’équité d’une partie contestée, je me prononce sur les situations litigieuses avec des pénalités éventuelles, d’après le code de la Fédération. Selon les jours, les interventions sont plus ou moins nombreuses, y compris pour exiger le silence. En fin de séance, j’édite les résultats qui remontent à la Fédération. Les joueurs, plus ou moins satisfaits de leurs performances, y accèdent dès la fin de la partie. Jamais découragés, ils espèrent faire mieux à la prochaine séance. »

 

Cent fois sur le tapis

Le bridge demande une parfaite connaissance des règles et conventions qui nécessitent du temps pour être assimilées. Pour l’essentiel, deux paires de joueurs, respectivement positionnés en nord/sud et est/ouest, affrontent les adversaires successifs, pendant 24/28 donnes avec un jeu de 52 cartes. L’équipe nord/sud reste à la même table pendant que l’autre paire et les donnes changent de table en sens inverse, pour permettre à chacun d’affronter tour à tour l’ensemble des adversaires avec les mêmes cartes.

Deux phases caractérisent le jeu de bridge : les enchères et le jeu de la carte. Dans un premier temps, on recherche le bon contrat par des annonces codifiées, donnant tour à tour des informations sur les forces et faiblesses des quatre mains avec la possibilité de passer, si votre jeu est trop faible. Les joueurs peuvent faire des propositions de 1T à 7SA en passant progressivement par les autres couleurs carreau, cœur, pique, sans atout, aux sept niveaux. Par exemple si l’on s’arrête à 4P, on s’engage à gagner au moins dix des treize donnes, sinon vous donnez des points de chute à l’adversaire. Si l’on fait une demande de grand chelem au niveau de 7, il faut faire tous les plis. S’il est réussi, c’est le graal !

Le bridge est un jeu exigeant, qui demande un respect strict des conventions, de la confiance envers le partenaire, beaucoup de concentration et de jouer régulièrement. Cent fois sur le tapis (métier) remettez votre ouvrage ! Il faut aussi beaucoup d’humilité, les erreurs ou les mauvais choix pouvant survenir rapidement avec le risque d’une spirale négative. Mais ce n’est qu’un jeu qui demande du fairplay.

 

Le mort étale ses cartes

Pour se donner des chances de réussir son contrat, il est important de développer son habilité au jeu de la carte. En fonction des annonces, les joueurs ont une idée des forces en présence, d’autant plus que le partenaire du déclarant, le mort, étale ses cartes à la vue de tous, une fois la partie entamée et laisse jouer seul, son partenaire. Bien des stratégies et subtilités, plus ou moins maîtrisées, en attaque comme en défense, pèsent sur le résultat final de la partie !

Pour les joueurs consultés, « On peut gagner avec un jeu faible, en faisant mieux, grâce à sa dextérité, que les autres paires de la même ligne, ce qui est très satisfaisant. À l’inverse, perdre avec un jeu fort est très déplaisant. Par exemple réussir son contrat et avoir une mauvaise note, parce que les autres paires ont fait un pli de plus. Parfois le hasard s’en mêle, avec une erreur grossière de l’adversaire, qui vous donne un 100, ce dont on profite aisément, ou à l’inverse un zéro, si c’est vous qui la commettez ! »

Si vous voulez partager le plaisir du bridge, adressez-vous au Comité de Guyenne4 à Mérignac qui vous donnera les listes des clubs de la Gironde, à moins que vous souhaitiez rejoindre celui de Cestas !

François Bergougnoux  

 

 

 La FFB se charge de l’organisation générale du bridge, en particulier des compétitions, de la formation, du suivi informatique, des résultats des tournois locaux et compétitions et du classement national par catégorie. Elle s’appuie sur les comités régionaux tels que le Comité de Guyenne qui regroupe les clubs locaux du secteur. La Fédération rassemble actuellement 1 150 clubs pour 90 000 licenciés. Un classement national est mis à jour tous les ans. Il prend en compte les points acquis au cours de l’année écoulée. Si l’on a de bons résultats, on peut accéder progressivement aux catégories promotion, honneur et excellence qui se subdivisent en échelons successifs : trèfle, carreau, cœur, pique, promotion, en fonction des points acquis.

 

1 ouvrage de référence de la FFB, le SEF (système d’enseignement français)

2 Club de Cestas, référencé FFB, 84 adhérents en 2022, bridgeclubcestas@wanadoo.fr

 

3 FFB : https://www.ffbridge.fr et https://www.ffbridge.fr/decouvrir-le-bridge