L'art dêtre Payou

Un grand-père découvre le bonheur de jouer avec sa petite-fille.

 

En avril 1997, ils deviennent grands-parents d’une petite-fille, Joséphine qui passera, au fil des années, la quasi-totalité des vacances scolaires avec eux. Des liens particuliers et forts vont s’établir et se développer. Le grand-père, alias Payou, retraité deux ans plus tard, découvre la joie de jouer avec elle et de l’accompagner voir des animaux et Guignol.

 

Du café ou du thé ?

« Payou, viens jouer avec moi, j’ai préparé le goûter. » Celui qui répond à cet appel est le grand-père de Joséphine, une jolie brunette d’un peu plus de trois ans. Il s’exécute et la rejoint dans le grenier aménagé où sont conservés avec soin : poupées, livres, petits jouets... ayant appartenus à sa maman et surtout à sa tante. Il la retrouve assise sur une chaise à sa taille, devant un goûter, disposé avec soin sur un set de table, tout au moins selon ses critères. Il s’assoit directement sur la moquette car, manifestement, la petite chaise qu’elle lui propose n’est pas à sa taille. « Tu veux du café ou du thé ? » « Oui, je veux bien du café. » « Tu veux du sucre ? » « Oui, deux comme d’habitude. »

Elle remplit alors une mini-tasse qu’elle lui tend. Jouant le jeu, sous l’œil ravi de Joséphine, Payou déguste (savoure), en la félicitant pour cet excellent café, contenu dans la tasse vide. Il lui en redemande. Il déguste ensuite gâteaux et bonbons, bien réels cette fois.

Puis elle le sollicite pour jouer à la poupée. Le grand-père qui n’a guère eu l’occasion de jouer ainsi avec ses filles, s’exécute avec joie. Il choisit sa poupée Barbie, l’habille en suivant à la lettre les ordres de sa petite-fille. Puis il couche Barbie dans son lit et la borde. C’est bientôt l’heure de la sieste pour Joséphine également.

 

Mêlée désordonnée

Il est un autre lieu que Joséphine affectionne particulièrement : la mini-ménagerie du Parc bordelais.
Derrière des grilles, cohabitent et vivent en bonne intelligence : chèvres, lapins, cochons noirs, autruche, pigeons, biches... Elle passe de longs moments à nourrir ces sasimaux de feuilles et de jeunes pousses que Payou coupe dans le jardin avant de d’aller les voir. Il est bon de préciser que, grâce à ses petits ciseaux à bouts ronds, Joséphine l’aide un (tout) petit peu pour les cueillir ! Sa préférence va aux chèvres qui sont, il est vrai, bien jolies. « Payou, viens on va voir les autres bêtes. » car elle n’oublie pas de rendre visite aux bambiches, élégant néologisme qu’elle a astucieusement créé à partir de biche et de Bambi qu’elle regarde à la télévision !

Après avoir passé un long moment autour des enclos, à nourrir modestement ses sasimaux préférés, Joséphine interpelle son grand-père « Maintenant on va sur les toboggans. » Payou obtempère et les deux se déplacent vers une sorte d’échafaudage constitué de filets, échelles, escaliers, ponts... desservant deux toboggans très fréquentés par de jeunes enfants, à tel point qu’il la perd souvent de vue. Mais il la repère bien vite, accrochée à un filet au milieu d’une mêlée désordonnée d’une dizaine de petits camarades.

 

Yeux brillants

Mais voilà que retentit la cloche du Guignol Guérin. Comme Joséphine connaît parfaitement la signification de ce joyeux appel, c’est aussitôt « Payou, on y va. » « Pas tous les jours, tout de même. » Évidemment, elle insiste « Si, si… j’aime beaucoup Guignol. » Propos accompagné d’un sourire enjôleur auquel il ne résiste pas.

À la voir la bouche bée et les yeux brillants, nul doute qu’elle apprécie les facéties de Guignol ! Ravi de ces réactions, Payou est enchanté et se promet de revenir très vite au parc pour partager la joie de sa petite fille.

Pendant toutes les vacances, le grand-père sera toujours disponible pour jouer avec sa petite-fille et lui faire découvrir bien d’autres lieux où elle aura plaisir à jouer. Mais le grenier restera un de ses préférés. Payou n’a pas fini de goûter au… goûter.

 

 

Roger Peuron