Game à tous niveaux

La réalisation d’un jeu vidéo fait appel à un grand nombre de métiers très différents, en particulier dans les studios de production bordelais

Sylvie, mère de deux adolescents, Mathis et Roxane, se préoccupe de leur avenir. Ils se passionnent pour les jeux vidéo, pourquoi ne pas en faire leur métier ? Ils savent que de nombreuses possibilités sont ouvertes dans le grand Sud-Ouest, à Bordeaux, Angoulême ou Poitiers où sont implantés les grands studios de production. Ils décident de visiter l’ECV Design1, à Bordeaux, afin de connaître les possibilités de carrière.

 

Immersion

Des travaux d’élèves sont visionnés pendant la conférence de présentation du métier de graphiste et d’animation. En première année, la formation est orientée sur le dessin, l’anatomie, la création d'un personnage et la maitrise de la perspective. De bonnes bases culturelles et historiques sont nécessaires ainsi que l’anglais. Le métier d’animation est très passionnant mais il faut être très bon pour en faire son métier. Les études durent cinq ans !

Il faut se former à l'animation 2D et 3D, aux techniques liées au design en vidéo, sans oublier de parfaire sa culture cinéma qui est indispensable. Les dessins seront créés sur ordinateur uniquement, en particulier il faudra utiliser jusqu’à 40 logiciels.

 

Un avatar

Pour un film de 5 minutes, un an et demi de travail : créer d’abord la silhouette du personnage, les premiers jets de recherche avec les collaborateurs, éventuellement des monstres, des animaux ; rechercher les détails d’un visage en 3D, intégrer les références historiques, le décor. Certains se spécialisent en créant uniquement les accessoires. On doit être capable de proposer des ambiances, de maîtriser les couleurs, mélanger des photos, vidéos. On doit surtout travailler très vite ! Modéliser en 3D, c’est changer l’éclairage, créer le squelette qu’on ne voit pas, mais qui est nécessaire pour que le personnage puisse être animé. Il faut sculpter les moindres rides du visage, utiliser les effets spéciaux et les captures sur une personne en mouvement qui permettent de réaliser l’image fluide de l’avatar.

Roxane se verrait bien graphiste et Mathis serait plus à l’aise dans la programmation.

Il faut maintenant se renseigner sur la diffusion du jeu.

 

Vendre son idée

Après avoir trouvé une idée de jeu, on le met sous forme de document pour prouver sa faisabilité et son intérêt. C’est avec le prototype et le design qu’un studio peut commencer à chercher des financements et vendre son idée. Puis, l’équipe du projet lance la production. Les différents corps de métiers, game designers, programmeurs, graphistes, sound designers et chef de projet se lancent dans la production complète. Un planning des tâches est établi. Pour qu’un jeu puisse sortir, il passe plusieurs étapes de validation. Un éditeur peut prendre en charge le financement, sa fabrication et sa distribution sur différents supports (consoles, plates-formes en ligne, tablettes, smartphones). Roxane et Mathis pourront trouver un emploi dans les studios de création, les débouchés sont nombreux, il y a de plus en plus de productions de jeux vidéo

 

Parmi les 13 entreprises girondines, le studio Asobo a été récompensé pour ses récentes innovations. Il a présenté à des étudiants sa dernière création, A-plague-tale, pour adultes. Il a signé un partenariat avec Microsoft pour la publication sur lunettes à réalité virtuelle des premiers jeux holographiques. Créé il y a 15 ans, Asobo studio compte 100 salariés et un chiffre d’affaires de 10 millions cette année. Les jeux se sont vendus à plus de 7,5 millions d’exemplaires, dans le monde entier.

 

 

Pierrette Guillot