La mode au fil des siècles

De la préhistoire à nos jours, regard amusé sur l'évolution du vêtement féminin

Du pagne au pantalon

Se vêtir à travers les âges

A travers les âges

La préhistoire

Dès l’origine du Solutréen ([1]) caverneux

Les humains se vêtent de la robe de laineux,

Pour, l’impact des frimas, tenter de réduire,

Avant de penser au désir de séduire.

 

Dans les pays chauds aux périodes torrides,

Les intempéries rares et bien moins humides,

Les corps sont très souvent plus ornés que vêtus

Et marquent la tribu, la fortune ou le statut.

 

 

L’Antiquité

 

Au Néolithique ([2]) apparaît le tissage.

L’évolution des mœurs comme des bons usages

Font apparaître des influences symboliques,

Ethniques et religieuses dans les tuniques.

 

Avec les Sumériens ([3]), le pagne-jupon court

Des hommes et des prêtres fait le plus bel atour.

Les femmes, quant à elles, le corps s’enrobent

De tuniques et châles drapés comme une robe.


 

Les Assyro-Babyloniens gardent ce vêtement

Mais, sur les coiffures frisées portent l’agrément.

Les colliers et boucles d’oreilles ornent les corps

Des hommes et femmes : la mode est au décor !

 

Aux Phéniciens([4]), la tunique en lin se révèle

Longue et agrafée par une fibule pour elles,

Au-dessus du genou pour eux, tel Homère

Qui hèle les tribuns « traînant leurs toges » altières.

 

 

La fin de l’Empire romain

 

À Rome et Carthage, juifs, chrétiens, musulmans, coptes

Le grand châle drapé et la tunique adoptent.

Au fil des siècles, ample et plissée, toge elle s’impose

D’Égypte en Syrie, de Crête aux Cyclades, sans pause.

 

Seuls les accessoires distinguent femmes et hommes.

Les robes diffèrent en tissus, couleurs ou formes.

Elles portent voile, ceinture à boucle, coiffe aux cheveux,

Boutonnières à gauche pour elles, à droite pour eux.

 

Le Haut Moyen-Âge ([5])

Les Carolingiens portent tunique et chlamyde,

Long manteau garant du froid et de l’humide,

D’origine gauloise ou germanique. Notre martial

Charlemagne le décrète costume impérial.

 

Après l’An mille, la tunique devient un surcot,

Long jusqu’aux pieds, échancré à la taille bientôt ;

Aux femmes, une ceinture brodée tient les hanches.

Un pan de manteau conserve leur tête étanche !

 

 

 

La féodalité ([6])

 

 

Avec la dureté du climat, la houppelande apparaît.

Ce vêtement de dessus ample, à manches gaufrées

Est assorti d’un hennin pointu pour les dames,

Projeté en arrière, la chevelure cachée, sans âme.

 

 

Plus tard, vient une variante à cornes de la coiffure.

Divisée en deux parts égales, la chevelure

Est ramassée sur la tête au-dessus des tempes.

Prise dans une résille, un voile par-dessus rampe.

 

La Renaissance ([7])

Au quatorzième siècle, les femmes, tels les hommes,

Portent des « garnements » non genrés en somme.

Cet empilage de plusieurs couches de parures,

Au tombant long, flottant, est porté sans ceinture.

 

Bien qu’il soit, de montrer de la jambe, si indécent,

Sans retard, les pièces de la robe à garnements,

Sur les bras et le buste se font plus ajustées,

Décolleté plus marqué et épaules dévoilées.

 

 

 

La Révolution française

 

Fin dix-huitième, la mode Grand Siècle apparaît

Les perruques sont poudrées, les joues sont fardées.

Sous la jupe à volants, les robes sont à paniers,

Le corsage est ajusté avec un corps baleiné.

 

En mille sept cent quatre-vingt-neuf, fin de la Cour.

Les Sans-culotte vêtent pantalons et vestons courts.

Les « Merveilleuses », en robes décolletées, posent,

Un ruban marque la taille sous leurs bras roses.

 

L’Industrialisation ([8])

À la Restauration, la Haute couture est constatée

Sur les belles « cocottes » en guêpières corsetées.

Caracos et rubans à la taille s’ajustent,

Tandis que corset et crinoline s’incrustent.

 

À la Belle époque, les premières enseignes

De vêtements peu chers fabriquent à la chaîne.

En parallèle, naît le « blue-jeans » du prolétaire,

Bien utile dans les ateliers et éventaires.

 

Les guerres mondiales

 

 

Grande guerre : le travail en usine si nécessaire,

Favorise l’émancipation des ouvrières,

Change les usages économiques et sociaux.

Grâce aux libertés nouvelles et aux droits légaux.

 

Poiret supprime le corset, Chanel coupe le bas

Libère le corps des filles, prône les cheveux ras.

Mistinguette exhibe ses « belles gambettes »,

La « ceinture de bananes » de Joséphine inquiète !

 

Les Trente Glorieuses

L’enthousiasme de la reconstruction en France

A fait naître de bien grandes espérances.

Les femmes enfin votent, étudient, entreprennent,

Manifestent afin que leurs droits sans chaînes.

 

Côté vestimentaire, la petite robe noire

Fait place à la mini-jupe et puis, sans gloire,

À la robe psychédélique en fleurs de pavot.

Disco et « pattes d'eph » parachèvent le chaos.

 

 

 

La mondialisation

 

Les gens surmenés sont aussi nos compagnes !

L’activation du temps, la réussite d’une campagne

Étouffent la sensualité d’êtres hagards

La vue d’une silhouette, le plaisir d’un regard

 

L’habit féminin - masculin est uniforme.

Certes pratique, le pantalon dans sa forme

« Taille unique » n’est pas élégant, ni coloré.

La robe est morte ; « Me Too » l’a enterrée !!!

 

 

Eric Dabé

[1] De - 22 000 à -17 000 ans av J.C. (époque Lascaux)

[2] De - 7 000 à – 2 000 ans avant J.C. (époque de la pierre polie suivant celle de la pierre taillée)

[3] Au IIIe millénaire avant notre ère

[4] De - 1 700 à – 1 300 ans avant J.C.

[5] Du Ve siècle jusqu'au milieu du VIIIe siècle

[6]Du IXe siècle à la fin du XIVe siècle

[7]À partir des XIV et XVes siècles, depuis l’Italie

[8]Pendant le XIXe siècle avec les inventions