Envie de verdure

Une idée de balade pour se ressourcer à Gradignan : suivre le cours de l’Eau Bourde.

La petite rivière, affluent de la Garonne, coule sur un lit de terre ferrugineuse qui rend son eau un peu trouble, d’où son nom : Eau Bourde. Gradignan, que l’on rejoint en tram et bus depuis la capitale girondine, possède cinq fois plus d’espaces verts que les villes alentours. La présence de cette rivière est un bien précieux, elle favorise la régulation de la température en été. Il fait bon se promener, dans les sous-bois et les lieux chargés d’histoire comme le prieuré de Cayac, châteaux et moulins.

 

Un relais jacquaire 

Laissez-vous guider par le parcours sinueux de l’eau, aux nombreux bras enjambés par des passerelles métalliques, et profitez des différents parcs. L’Eau Bourde traverse la commune d’ouest en est, sur six kilomètres. Le cheminement, suivant vos envies, peut être de cinq à neuf kilomètres ou bien se faire en plusieurs fois. 

Partez du bois de chênes d’Anduche, près du château du moulin d’Ornon. Sur l’étang, de nombreuses activités se sont déroulées au fil des siècles : moulin, élevages de truites et d’écrevisses en 1981. Des plantations de bambous vous dépaysent et vous guident vers le château du XVIIe siècle. Continuez le long des berges, passez le bois de Mongaillard, véritable îlot de verdure sous la frondaison des grands aulnes. Au bout du sentier, découvrez le relais jacquaire de Cayac, regroupant l'église, le prieuré du XIIIe siècle et ses dépendances. 

 À la croisée des routes, admirez Le pèlerin de Compostelle, grande sculpture en bronze réalisée par Danielle Bigata1. Le prieuré maintient toujours la tradition hospitalière en accueillant chaque année, dans le gîte voisin, 500 pèlerins cheminant vers Saint-Jacques-de-Compostelle. 

Dès le Moyen Âge, l’hôpital prieuré de Cayac est installé le long de cette rivière pour nourrir et soigner les pèlerins et indigents. La vie s’organise autour de la rivière, elle fournit l’énergie. C’est pourquoi le bras central et les bras de dérivation sont régulés par quarante vannes et autant de ponts. 

Avec l’industrialisation, les activités liées à l’Eau Bourde s’arrêtent. Les berges sont envahies par la végétation et le lit de la rivière s’encombre de dépôts. 

 

 Aménagement des parcs 

En 1978, la municipalité aménage et met en valeur les ouvrages existants. Depuis, les promeneurs, à pied ou à vélo, peuvent apprécier les multiples paysages. Traversez le parc de Mandavit, planté de pins parasols, chênes et châtaigniers. Faites un saut à la médiathèque et au Théâtre des quatre saisons dont l’architecture moderne est bien intégrée dans ce site verdoyant. En lisière du bois, le refuge urbain, le Hamac, formes angulaires et couleur jaune vif. Vous arrivez au parc Moulineau, ne manquez pas la Maison de la nature, l’aquarium ainsi que le parc animalier avec ses animaux de la ferme. Si vous êtes courageux, continuez le chemin qui longe la rivière jusqu’au parc de Pelissey, et dernier parc aménagé avec pistes cyclables. 

De nombreuses essences d’arbres, chênes, charmes, aulnes, peupliers, érables, cèdres, sapins vous accompagnent tout au long de votre randonnée dans la vallée de l'Eau Bourde.

Pierrette Guillot : texte et photos

 

1Danielle Bigata : retrouver la dans L’Observatoire de juin 2012 et sur le site www.observatoire33.fr: rubriques : Bigata, artiste voyageuse 

Le pélerin de Saint Jacques de Compostelle réalisé par Danièle Bigata