Initiatives océanes

Les volontaires collectent méthodiquement les déchets (photo de D. Scherwin-White)

Chaque année, Surfrider, association de protection du littoral, de l'océan, des lacs et des rivières, organise les Initiatives océanes, journées de collecte et de sensibilisation aux déchets aquatiques.

 

Saint-Louis-de-Montferrand. Par une belle matinée ensoleillée du mois de mai, quelques volontaires équipés de gants et de sacs plastiques se sont réunis sur les berges de la Garonne. Ayant répondu à l'appel lancé par l'antenne girondine de l'association, ils sont venus, pour la dernière fois de la saison, débarrasser la rive des détritus qui l'encombrent et poser un geste concret en faveur de la planète. 

 

Nettoyer la terre pour nettoyer la mer

Reconduite pour la seconde année consécutive sur la commune, l'opération tient à l'initiative de Karine Soubervie, membre de Surfrider, qui avait repéré le coin. Elle contacte alors la municipalité qui lui accorde son soutien. S'adjoignent également à l'évènement le Port de Bordeaux, associations et organismes environnementaux. C'est maintenant une vingtaine de personnes, Montferrandais pour la plupart, qui participent à la collecte. 

Tous – familles avec enfants, personnes âgées, surfeurs – écoutent attentivement les informations  données par Karine avant de s'élancer à la chasse aux immondices. Les bénévoles sont sensibilisés à l'impact de l'activité humaine sur la pollution des cours d'eau et océans. La journée est l'occasion d'établir une corrélation entre les comportements du quotidien et les conséquences concrètes sur l'environnement. 80 % des déchets dans l'océan ont une origine terrestre. Citons par exemple le mégot jeté à même le sol en ville et retrouvé sur la plage… Aussi comme aime à le rappeler notre organisatrice : « Jeter par terre, c'est jeter en mer ». 

Outre les règles de sécurité à respecter, il est demandé à chacun de cibler une catégorie d'ordures. Ainsi les uns se chargeront du verre, d'autres du plastique, d'aucuns s'attèleront à la ferraille, etc. 

Car s'il s'agit bien de ramasser les débris trouvés, l'opération ne se réduit pas à un simple nettoyage d'un secteur. L'objectif est d'établir un état des lieux de la pollution, en récoltant toutes les données relatives à la nature et à la quantité des déchets recueillis. 

En outre, l'action doit préserver faune et flore. À cette fin, consigne est transmise de ne prendre en compte que les déchets non naturels. Exit donc le prélèvement du bois flotté : partie intégrante du site où il se trouve, il abrite insectes et larves dont se nourrissent les oiseaux et a son utilité au sein de l'écosystème. 

 

Le plastique ou l'ennemi n°1

Forte de ces recommandations, l'équipe se met au travail. Très vite, la collecte s'avère fructueuse. 

Elle révèle des résidus multiples et variés – bouteilles en verre et tessons, grillages, plâtre, calorifuges – insolites parfois, comme des dosettes d'insuline. Mais la vedette du jour, détritus récurrent, c'est le plastique. Du sachet de compote à boire à la poche d'emballage à usage unique en passant par le récipient de produits ménagers ou encore sous la forme d'un macro-déchet, le matériau est omniprésent. Il constitue plus de 70 % des déchets aquatiques. 

Les conséquences sur l'environnement et la faune marine sont désastreuses. Les micro-plastiques s'accumulent et, piégés par les courants marins, finissent par former de vastes ensembles, appelés aussi « continents ». Par ailleurs chaque année, ce ne sont pas moins de 100 000 mammifères marins qui succombent après ingestion de résidus et près d'un million d'individus pour les oiseaux. 

Une fois le travail de collecte achevé, les participants sont invités à rassembler leurs sacs pour comptabilisation et recensement via l'établissement d'une fiche bilan. Les détritus sont enfin déposés dans une benne mise à disposition par le Port de Bordeaux.

Des actes simples en somme mais essentiels. À cet égard, la dimension éducative des Initiatives océanes prend toute sa place. Apprendre à transmettre les bons gestes, notamment aux générations futures, c'est aussi l'enjeu de ces journées.

 

Tiffany Dault

 

www.surfrider.eu

www.initiativesoceanes.org