Ascension d'une Miss

Quand on est jeune et jolie, on rêve d'être une reine de beauté

 

 

Orianne Galvez-Soto, Miss Bordeaux, devenue Miss Aquitaine le 2 octobre 2022, vise Miss France en décembre. Elle tient à son rêve, la conquête ultime du titre de Reine de Beauté et se prépare à cette idée depuis plusieurs années déjà. Dès l’âge de 15 ans, Orianne est élue Miss Périgord en 2017, un territoire qui est le sien, ayant grandi à Lembras, en Dordogne, après son adoption à 7 mois. Puis d’autres écharpes sont venues s’épingler, celles de 1ère Dauphine de Miss Aquitaine en 2020, de Miss Bordeaux en 2022 couplée à celle de Miss Aquitaine la même année.

L'optimisme d'Orianne est intimement partagé par Éric Laurens, Délégué régional, qui a bon espoir que notre Miss Aquitaine soit la première depuis 25 ans à coiffer la couronne.

 

Dans un même moule

Si la course pour le titre n’est plus si longue, -elle s’achève en décembre-, en revanche elle est ardue car elles sont toutes si pareillement grandes et élancées, ces futures candidates, semblant avoir été coulées dans un même moule. Une morphologie idéale les rassemble : stature moyenne de 1 m 76 (1 m 75 pour Orianne), poids type de 55 kg, pointure 40, et 88 cm de tour de poitrine.

Les Miss sont incontestablement de très belles femmes, toutefois elles sont assez éloignées de la silhouette moyenne des Françaises. En effet selon une étude INSEE 2017, les femmes affichent un poids moyen de 63 kg pour une stature de 1 m 63 et 93 cm de tour de poitrine. Seul critère approchant, elles chaussent du 39. Les Miss brunes sont ultra majoritaires, suivies des femmes aux cheveux châtains et enfin les blondes. Cette fois, la caractéristique reflète la société car seul un adulte sur 20 est blond en Europe. Indispensables évidemment, les cheveux longs à parer en chignons gagnants ou en wavy fatal !

 

Aucune sélection sur le poids

À plus d’un égard, cette prochaine élection marquera les esprits. Ainsi Orianne pourra s’enorgueillir de signer le premier CDD octroyé aux Miss participant à la cérémonie télévisuelle de l’élection Miss France. Voici un acquis bien tardif dont bénéficient depuis plus de dix ans leurs homologues masculins concourant au bien moins illustre concours de Mister France.

Et c’est tout le paradoxe d’une institution vieille de cent ans… Bien que ce concours ait traversé le siècle avec une grande stabilité, tant au niveau du nombre des candidates que des valeurs représentées, sa nouvelle Présidente, Alexia Laroche-Joubert, en prise avec les évolutions sociétales actuelles, a décidé d’envoyer des signes progressistes très forts. Elle n’hésite pas à reconfigurer les normes du concours. Condition préalable, la future candidate doit être de sexe féminin à l’état civil, une précision qui a permis à Andréa Furet d’être la première femme transgenre à participer à Miss Paris 2022 où elle est arrivée deuxième dauphine. Terminée la limite d’âge de 18 à 24 ans. Supprimée la condition de célibat, les Miss peuvent être mariées, divorcées, pacsées, avoir des enfants. Aucune sélection sur le poids. Les tatouages sont tolérés, sous réserve de motifs non répréhensibles.

 

Maquilleuse ou gendarme ?

Si près du but, Orianne reconnait que « c’est l’expérience d’une vie qui n’arrive qu’une fois ». Éric Laurens la soutient dans son « rôle de Miss qui ne s’arrête pas aux défilés et aux simples sourires. C’est avoir un grand cœur, aider les associations, prendre la parole en public et participer à la vie sociale et culturelle ». Être Miss n’est pas franchement un métier mais il peut contribuer à définir le sien. Ainsi Orianne avoue que lors des premiers concours, elle ne se sentait « pas à l’aise avec le maquillage et la coiffure que l’on me faisait porter ». Cela lui a donné envie de devenir maquilleuse professionnelle alors qu’elle se destinait gendarme.

 

 

Dominique Galopin